Dans le cadre du différend qui oppose la Tunisie et le Maroc à propos des exportations de cahiers scolaires tunisiens vers le Maroc, la Tunisie a fini par porter celui-ci auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
"La Tunisie allègue que le Maroc a agi de manière incompatible avec un certain nombre de dispositions de l'Accord antidumping de l'OMC", selon le communiqué de l'OMC.
En effet, depuis quelques mois, le Maroc impose aux exportateurs tunisiens de cahiers scolaires un droit antidumping allant de 33,77% à 51,06% pour une période de 4 mois, à partir du vendredi 11 mai 2018. Cette mesure est intervenue après la demande des producteurs de cahiers marocains qui font face à l’inondation du marché local par des cahiers importés de la Tunisie à des prix défiant toute concurrence.
En effet, selon les producteurs marocains, les cahiers tunisiens représentent près de 90% des importations totales de cahiers du Maroc et ont représenté un niveau record en 2017. Selon eux, 80% des exportations tunisiennes de cahiers sont écoulées sur le seul marché marocain.
Lire aussi : Commerce extérieur: et si les accords de libre-échange du Maroc servaient l'Afrique?
Seulement, pour les producteurs marocains, cette situation s’explique par la concurrence déloyale des producteurs tunisiens qui bénéficient, selon eux, d’une subvention du gouvernement tunisien représentant 20% du coût de revient du cahier.
Suite à ces taxes imposées par le Maroc, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) avait sollicité l’intervention diplomatique du Premier ministre tunisien pour régler ce différend.
Les autorités tunisiennes ont ainsi demandé à l’OMC d'ouvrir des consultations avec le Maroc sur les surtaxes perçues par le Maroc sous forme de droits antidumping sur les cahiers scolaires d’origine tunisienne.
Selon un communiqué de l’OMC, «les consultations donnent aux parties l’occasion d’examiner la question et de trouver une solution satisfaisante sans engager une procédure. Au bout de 60 jours, si les consultations n’ont pas permis de résoudre le différend, le plaignant peut demander que la question soit soumise au processus juridictionnel d’un groupe spécial».