Le thème arrêté pour cette conférence, co-organisée par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) se focalisera sur la gouvernance et son rôle au service de la transformation structurelle.
Cette manifestation, qui se poursuivra jusqu'au 6 décembre, se veut un forum dédié aux économistes et aux décideurs pour échanger des idées en vue d’améliorer l’accès à l’information et à la recherche concernant les questions économiques et la qualité de la prise de décisions dans ce domaine.
S’exprimant lors de la séance d’ouverture de cette conférence, la secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a insisté sur la nécessité pour l'Afrique de renforcer le processus de gouvernance et d'intégration avec des mécanismes qui peuvent aider à libérer le potentiel de transformation des économies africaines et à contribuer ainsi à bâtir des sociétés résilientes sur le continent.
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La croissance moyenne en Afrique, de 5% entre 2000 et 2013, "n'a pas été suffisante" pour créer de l'emploi, a relevé la responsable, faisant également état d'une certaine "tendance de ralentissement de la croissance au cours des cinq dernières années".
Selon une note de la CEA, la croissance moyenne en Afrique est restée modérée en 2016 (3,7%), et devrait atteindre 4,5% en 2017. Une croissance durable nécessite l’amélioration de la gouvernance macroéconomique, le renforcement de la demande intérieure et un environnement économique plus favorable.
Néanmoins, l’efficacité de la gestion macroéconomique, l’augmentation et la diversification du commerce et des investissements avec des pays émergents, l’accroissement de la consommation intérieure et l’intensification de l’intégration régionale ont permis aux pays africains de résister aux effets de la crise mondiale et de retrouver un taux de croissance de 3,3% par an entre 2010 et 2015, estime la CEA.
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Ainsi, la secrétaire exécutive de la CEA a réitéré l'importance d'une intégration "soutenue" en Afrique, la stimulation du commerce entre les pays du continent et la mobilisation des ressources, notant toutefois les effets néfastes de l'économie informelle, de l'évasion fiscale et des capitaux sur les pays de la région.
A cet égard, Vera Songwe a fait savoir que l'Afrique perd environ 73 milliards de dollars par an à travers des "flux illicites" en plus des 27 milliards perdus par d'autres voies, notant que cette perte représente 4% du produit intérieur brut du continent.
Tenue sous le thème "Mettre la gouvernance au service de la transformation structurelle", la 12e édition de la Conférence africaine 2017 est une occasion pour les participants venus d’Afrique et du monde entier de réfléchir aux progrès enregistrés par les pays africains dans la transformation structurelle de leur économie.
L’objectif de la conférence est de déterminer des politiques et des stratégies de gouvernance plus propres à assurer la réussite de la transformation structurelle, sur la base de pratiques optimales existantes et de nouvelles perspectives africaines.
La conférence permettra également aux participants d’évaluer les effets des stratégies de gouvernance économique et politique actuelles sur la transformation économique, la pauvreté, les inégalités et le développement humain en Afrique.