Le dernier accord de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie est arrivé à expiration le 31 décembre 2015. Depuis 2001, cet accord a toujours été reconduit sous forme de protocoles.Seulement, cette fois-ci, les mareyeurs mauritaniens comptent faire entendre leurs voix. Ainsi, dans une déclaration rendue publique lundi, les professionnels de la filière de la pêche relèvent un certain nombres de failles, entorses et violations de la réglementation, induite par cet accord.Ainsi, ils évoquent, pêle-mêle, «un détournement de l’objectif initial, une subvention du contribuable mauritanien au profit du pêcheur sénégalais, des passe-droits, une violation des dispositions de la nouvelle stratégie nationale du secteur de la pêche qui met un accent particulier sur la préservation de la ressource et, enfin, une entorse aux règles sur le contrôle et les débarquements obligatoires au niveau des ports mauritaniens».Sur tous ces points, les mareyeurs tentent de sensibiliser les autorités gouvernementales mauritaniennes depuis le mois de novembre 2015.Ainsi, par rapport au détournement de l’objectif initial du protocole de pêche Mauritanie-Sénégal, la déclaration du lundi 29 février déplore le fait que les petits pélagiques mauritaniens qui devaient alimenter la marmite de la ménagère de la ville de Saint-Louis (ville où sont originaires les pêcheurs sénégalais et ancienne capitale de l’Afrique occidentale française) au Sénégal, se retrouvent plutôt, en partie, sur les marchés malien, burkinabé et nigérien, et le reste alimentant les usines de farine de poisson dans la sous région.Un autre problème listé par la déclaration porte sur «une cascade de taxes» introduites par le nouveau Code de la pêche en Mauritanie, obligeant les opérateurs nationaux à payer 50.000 ouguiyas pour chaque tonne de poissons pêchée, là ou le protocole d’accord entre Nouakchott et Dakar concède le même droit aux pêcheurs sénégalais contre un paiement de seulement 37 euros, soit 3700 ouguiyas.Ainsi, la position des mareyeurs mauritaniens semble soulever une question de justice sociale et d’équité dans la perspective du prochain renouvellement de ce protocole de pêche.
Le 01/03/2016 à 19h34