«Tooga», une entreprise mauritanienne, a décroché auprès de l’Organisation africaine pour la propriété intellectuelle (OAPI), un brevet portant sur un procédé innovant de fabrication de l’aliment de bétail 100% naturel à partir de la plante Typha et des dattes du désert.
La reconnaissance de l’organisation panafricaine spécialisée, dont le siège se trouve à Yaoundé (Cameroun), «constitue à la fois la valorisation d’un fruit jusque-là négligé (la datte du désert appelée Tooga) et une solution à un fléau environnemental (prolifération typha)».
La PME explique que «la base de l’aliment breveté est un mélange de poudre de tourteau de Tooga et de Typha finement broyé. Le Tourteau de tooga peut être remplacé par celui des graines de baobab ou des graines de pastèque (voondi). Le tourtereau est le résidu de la graine après qu’elle ait été pressée pour en extraire de l’huile. C’est un coproduit de la fabrication des huiles végétales (huile de Tooga, huile de Voondi et huile de baobab) qui constitue une des activités principales de Tooga SARL à Nouakchott».
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La demande de brevet auprès de l’OAPI avait été déposée en août 2015 après deux (2) années de recherches et d’expérimentation.
Quant à la mise au point de l’aliment et les essais sur le terrain, ils ont été menés à Nouakchott et les analyses bromatologiques et évaluation des valeurs nutritives réalisés au sein de laboratoires français spécialisés dans ce domaine».
Abordant les enjeux de cette innovation, la PME signale que «la fabrication de l’aliment de bétail à partir du Typha et de coproduits de fabrication des huiles végétales est un volet très important du plan de développement de Tooga SARL.
En effet, cette entreprise est en quête d’investisseurs sérieux pour l’accompagner dans une perspective de création d’une usine de production de cet aliment au sein même des zones de prolifération et peuplement du dattier du désert.
Cette dernière plante est un épineux de 6 à 9 mètres qui pousse essentiellement dans la zone sahélo-saharienne et produit des fruits en forme de dattes dont la pulpe est sucrée et amère. Le noyau, en bois très dur, protège une fève qui continent 45% d’huile et le reste de tourteau.
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La société Tooga est spécialisée dans la production, la distribution et la commercialisation de cette huile «de qualité qui peut rivaliser avec l’huile d’argan», selon l'entreprise.
Le dattier du désert produit 150 kilos de fruits à raison de 2 récoltes par an. Ces fruits sont recueillis par des femmes organisées en coopératives au niveau de certaines régions du pays. On compte plus de 40 millions de dattiers du désert en Mauritanie et la culture ne pose pas de problèmes particuliers.
L’autre composante principale est le typha «une plante invasive qui a conquis les rizières et les berges du fleuve Sénégal depuis la mise en service (en 1986) par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), du barrage anti sel de Diama (près de Saint-Louis)».
Le brevet d’invention de l’OAPI produit ses effets pendant 20 ans au sein de 17 pays africains membres de cette organisation.
Cette innovation intervient dans un contexte marqué par une grave sécheresse qui menace le bétail en Mauritanie.