Mauritanie: Interpellation et audition de 3 journalistes

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Le 25/08/2017 à 18h50, mis à jour le 25/08/2017 à 18h58

Trois journalistes mauritaniens ont été interpellés, entendus avant d'être relâchés ce vendredi, dans le cadre d'une enquête préliminaire sur "des crimes transfrontaliers" liée à l'arrestation du sénateur Ould Ghadda.

Trois journalistes mauritaniens ont été interpellés vendredi et auditionnés par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique, puis remis en liberté.

Il s’agit de Moussa Samba Sy, Directeur de publication du Quotidien de Nouakchott, Jedna Deida, Directeur de publication du site d’informations en ligne «Mauriweb», et Babacar Baye Ndiaye, webmaster du forum francophone «CRIDEM».

Outre les journalistes, des syndicalistes aussi ont été auditionnés dans le cadre de cette affaire. Il s’agit notamment de Samory Ould Beyé (CLTM) et Abdallahi Ould Mohamed Naha (CGTM). 

Ces hommes de médias auraient été entendus dans le cadre d’une enquête préliminaire relative à des présomptions «de crimes transfrontaliers» dans le cadre de laquelle l’ancien sénateur Mohamed Ould Ghadda a été arrêté début août.

Au-delà de l’ancien sénateur frondeur, selon diverses informations, l’enquête des limiers de la police économique viserait à établir des liens avec le banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années, et certains de ses proches.

Dans un communiqué rendu public il y a une semaine, le Parquet général de Mauritanie a annoncé «avoir mis la main sur des informations documentés relatives à l’implication de plusieurs personnes dans un projet visant à commettre des crimes transfrontaliers de grande ampleur, étrangers aux mœurs et au valeurs de notre société, dans un cadre structuré et organisé, cherchant à semer le désordre et à perturber la sécurité publique».

Des acteurs issus du milieu de la presse dénoncent l’interpellation et l’audition des 3 journalistes, dont les organes sont généralement critiques vis-à-vis du pouvoir de Nouakchott, comme «une tentative d’intimidation».

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Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 25/08/2017 à 18h50, mis à jour le 25/08/2017 à 18h58