Mauritanie: les promesses du gouvernement pour sortir la presse du marasme

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Le 23/10/2017 à 09h41, mis à jour le 23/10/2017 à 11h03

Le gouvernement mauritanien promet une série de réformes en vue de mettre fin à la grave crise que traverse la presse nationale. Les détails.

Exiguïté du marché des ventes, absence de ressources publicitaires, déficit en ressources humaines et manque de professionnalisme, en dépit d’une incontestable liberté d’expression, la presse mauritanienne est confrontée à une grande pauvreté de moyens matériels et humains, et ce depuis de nombreuses années.

Cette situation a été au centre d’une rencontre entre le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, et un comité de suivi des problèmes de la presse, mis sur pied après des états généraux de la profession organisés au mois de juillet 2016.

Une réunion au cours de laquelle le Comité de suivi a exprimé son inquiétude et exposé un certain nombre de doléances.

Les délégués de la presse ont évoqué le cas des journalistes placés sous contrôle judiciaire depuis le 1er septembre «du fait de leur ligne éditoriale».

Ces hommes de médias, au nombre de quatre, sont poursuivis dans une affaire de corruption présumée impliquant le richissime banquier Mohamed Ould Bouamatou, réfugié au Maroc depuis plusieurs années, et d’anciens membres du Sénat, supprimé à la faveur du référendum constitutionnel du 5 août dernier.

Au cours de la réunion avec le Premier ministre, le Comité de suivi a présenté le tableau d’un secteur en profonde crise. Un désastre imputable à une absence quasi totale de ressources, et accentué ces dernières années par «la suppression des annonces publicitaires, des abonnements de l’État et de toutes les entreprises et entités publiques, à l’origine de l’effondrement de plusieurs organes privés de presse et de la détérioration des conditions de vie des journalistes».

En réponse à ces doléances, le Premier ministre mauritanien a affirmé la détermination des autorités à «préserver les acquis de la liberté d’expression et de la presse, piliers fondamentaux de tout système démocratique. Toutefois, le cas de journalistes placés sous contrôle judiciaire est une affaire qui relève de la compétence de la justice et dans laquelle le gouvernement ne peut interférer en vertu du principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs», a ajouté Yahya Ould Hademine.

En ce qui concerne les difficultés financières du secteur de la presse, «le gouvernement est favorable à une réforme intégrant la mise en œuvre des recommandations des journées consultatives de juillet 2016. Il prépare aussi l’adoption d’une nouvelle législation libérant la publicité et les annonces, et une nouvelle imprimerie sera créée prochainement», a expliqué le Premier ministre.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 23/10/2017 à 09h41, mis à jour le 23/10/2017 à 11h03