La Mauritanie n’a pas encore exorcisé les démons du coup d’Etat du 6 août 2008 «qui a plongé le pays dans une impasse politique, doublée d’un marasme économique» affirme le Rassemblement des forces démocratiques (RFD, un parti de l’opposition que dirige Ahmed Ould Daddah, dans une déclaration rendue publique ce vendredi 6 juillet.
Cette date marque l’arrivée au pouvoir du général Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’époque commandant du Bataillon de sécurité présidentielle (BASEP), qui a renversé le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, élu démocratiquement en mars 2007.
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Sur le plan politique, les camarades du président Ahmed Ould Daddah, plusieurs fois candidat malheureux à une élection présidentielle, dénoncent «le recul de la démocratie sous l’influence politique des généraux, des commis de l’Etat et des chefs de tribus, une régression notoire des libertés et le musellement des voix discordantes. Une traque des opposants à l’intérieur et à l’extérieur du pays, diverses formes d’oppression, la torture… Mais aussi une modification illégale du drapeau et de l’hymne national».
Dans le domaine de l’économie, la déclaration du RFD expose la situation des derniers mois en tirant la sonnette d’alarme au sujet du monde rural, une population «désormais exposée à la famine, et à la propagation des cas aigus de malnutrition qui emporte de plus en plus de vies humaines».
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Le document du RFD met un accent particulier sur «les derniers mois de sécheresse qui ont décimé une grande partie de la richesse essentielle, le cheptel, abandonné aux conséquences dévastatrices des aléas climatiques. Une réalité qui découle de l’absence de vision et de l’évidente faillite du mode de gestion du pouvoir en place».
Cela, en dépit de l’annonce par le gouvernement d’une importante enveloppe financière de 49 millions de dollars officiellement destinée à venir en aide au cheptel en danger.
En matière de gouvernance, le RFD déplore aussi situation d’un pays «qui a atteint un niveau inégalé de corruption, de gabegie et de pillages des ressources nationales» avec pour résultat «une détérioration de l’économie, l’accroissement du chômage, la hausse vertigineuse des prix et un appauvrissement de la classe moyenne».
Tous ces ingrédients, alliés à «une insécurité croissante à Nouakchott et ailleurs, entraînent une dégradation vertigineuse des conditions de vie de la population et la montée du chômage».