Mauritanie: le président somme chaque ministre à présenter son bilan de 100 jours

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Le 03/11/2019 à 10h20, mis à jour le 03/11/2019 à 10h23

Après 100 jours d'exercice, les ministres du premier gouvernement du président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani sont sommés de présenter leur premier bilan le 10 novembre. Cela permet au moins d'avoir une idée sur la feuille de route de chaque département ministériel.

Le président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, entré en fonction le 1er août dernier et dont le gouvernement a été mis en place une semaine plus tard, a demandé à ses ministres de présenter un document-bilan de leurs actions à la tête des départements après 100 jours de service.

Ce message a été transmis aux ministres à l’occasion de la réunion hebdomadaire du gouvernement du jeudi 31 octobre 2019.

L’échéance évoquée par le président mauritanien tombe à la date du 10 novembre, qui marquera également la barre symbolique des 100 jours du pouvoir de Mohamed ould Cheikh El Ghazouani.

L’étape des 100 premiers jours des présidents, période scrutée, est une tradition de l’exercice du pouvoir dans le cadre de la conduite des affaires de la cinquième République en France. La raison: «en 100 jours, on imprime un style et on tente d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Certaines marques deviendront indélébiles. Histoires, petites et grandes».

Dans le cas de la Mauritanie, la formulation de l’exigence présidentielle répond à une volonté de présenter à l’opinion nationale, qui nourrit un nouvel espoir dans un contexte de crise multidimensionnelle, un bilan symbolique après trois mois de présence aux commandes de l’Etat.

Au cours du grand oral de sa Déclaration de politique générale (DPG), début septembre devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre mauritanien, Ismaël Bedde ould Cheikh Sidya, annonçait la volonté de créer les conditions d’un dialogue politique permanent et surtout une action du gouvernement visant «une amélioration des prestations dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la sécurité».

La moralisation de la vie publique avec une action plus rigoureuse des députés en matière de contrôle du gouvernement et la réforme de la justice sont également annoncées comme chantiers prioritaires du nouveau pouvoir, qui entend «renforcer l’indépendance du juge».

Sur cette voix, le gouvernement a récemment décliné un projet de politique sectorielle de réforme de la justice sur la période 2019/2029 et une Stratégie nationale d’accès à la justice, à travers une communication impliquant plusieurs départements au-delà du ministère éponyme.

Avec une école à l’agonie et un système de santé à terre, les chantiers du nouveau gouvernement dans les autres secteurs sont aussi herculéens, notent les observateurs.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 03/11/2019 à 10h20, mis à jour le 03/11/2019 à 10h23