Mauritanie: pénurie de carburant dans les stations

Le 21/03/2016 à 19h24

Le changement de la société en charge d’approvisionner le marché mauritanien en hydrocarbures à partir du début avril prochain a eu comme conséquence une pénurie de carburants dans les stations. La situation risque de se corser d’ici quelques jours si aucune solution n’est trouvée.

Les pompes de plusieurs stations service de Nouakchott étaient à sec ce lundi. Une source d’inquiétude chez les automobilistes, qui craignent une pénurie durable d’essence et surtout de gasoil.Cette raréfaction subite du carburant est imputée au retrait de la société «Gunvor» qui approvisionnait le marché national en hydrocarbures (essence, gasoil, kérosène et fuel). Seulement, à la faveur d’un appel d’offres lancé par la Commission de supervision composé de Compagnie nationale des hydrocarbures (CNHY), de la Société mauritanienne de raffinage (Somir), des représentants des distributeurs, ceux des gestionnaires des dépôts, c’est la société Addax qui a remporté en décembre 2015 ce marché convoité de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures à partir du 1er avril 2016.C’est dire que toutes les précautions n’ont pas été prises par les autorités avec l’ancienne société en charge de l’approvisionnement, ou le nouvel adjudicataire, afin d’éviter une telle rupture dans les stocks des carburants.Du coup, Gunvor, dont le contrat s’achève, n’approvisionne plus le marché suscitant ainsi des craintes de pénurie durant cette période cruciale. Cette pénurie est aggravée certainement par la volonté de certains opérateurs de la chaine de distribution de tirer profit de la situation en écoulant une partie de leur stock au niveau du marché noir.Cette situation de pénurie intervient dans un contexte particulier marqué par le refus de l’Etat mauritanien de revoir à la baisse les prix des carburants malgré la forte chute des cours du baril de pétrole sur le marché international. Une situation qui suscite le mécontentement des automobilistes mauritaniens et surtout des jeunes qui manifestent souvent pour revendiquer une baisse des prix de l’essence et du gasoil.La pénurie actuelle des carburants et le refus du gouvernement de répercuter la baisse du prix du litre des carburants risquent de susciter davantage la colère des transporteurs. Les prix du litre de gasoil est fixé à 385 ouguiyas (1 euro=385 ouguiyas) et celui de l'essence à 402 ouguiyas. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 21/03/2016 à 19h24