Colère des pêcheurs artisanaux mauritaniens

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Le 17/04/2016 à 13h19

Les pêcheurs artisanaux mauritaniens sont en colère. Depuis plusieurs semaines, ils protestent contre l’instauration d’une taxe de 300 dollars de droit d’accès à la pêche et la politique des quotas.

La colère des pêcheurs artisanaux mauritaniens ne retombe pas. Ils continuent à manifester leur colère face aux nouvelles mesures prises par le ministère de la Pêche et de l’économie maritime.Celles-ci concernent particulièrement l’instauration d’une taxe de 100 000 ouguiyas (environ 300 dollars) donnant droit d’accès à la pêche, ainsi qu’une nouvelle politique de quotas entrées en vigueur depuis le début de l’année 2016.Les manifestations des professionnels du secteur deviennent récurrentes pour dénoncer une décision des autorités se traduisant par «une réglementation mal ficelée et draconienne, prise sans concertation» avec les acteurs du secteur de la pêche artisanale, concernés au premier chef, estiment les organisations de pêche artisanale.Du coup, cette politique a du mal à passer. Plusieurs dizaines d’embarcations ont été arraisonnées faute d’avoir versé la taxe exigée et la grogne monte dans ce secteur où on compte plus de 1000 embarcations.Face à ces développements, une partie de la classe politique réagit en exprimant son entière solidarité avec la corporation.C’est le cas notamment du Mouvement pour la refondation (MPR), qui condamne «une politique de pressurisation des pêcheurs artisanaux, victime de l’arbitraire» et réclame «une concertation inclusive sans délai entre tous les acteurs évoluant dans le secteur halieutique». De manière générale, le secteur de la pêche en Mauritanie procure 20% des recettes fiscales et 30% des apports en devises, pèse 10% du Produit intérieur brut (PIB) et génère environ 40.000 emplois directs et indirects, dont le plus gros contingent dans le sous-secteur artisanal.Cette réalité explique l’orientation du gouvernement qui a pris depuis plusieurs années le pari d’une option stratégique consistant à développer le sous-secteur de la pêche artisanale dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 17/04/2016 à 13h19