Mauritanie: démantèlement d'une cellule d'une dizaine de personnes appartenant à Daech

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Le 22/09/2016 à 11h07, mis à jour le 22/09/2016 à 11h38

Les autorités mauritaniennes viennent d'inculper une dizaine de personnes d'appartenance à une "organisation terroriste". Selon diverses sources, le démantèlement de cette cellule remonterait à la veille du sommet de la Ligue arabe de juillet dernier.

Un juge d’instruction du pôle anti terroriste du Tribunal de Nouakchott a placé en détention préventive mercredi une dizaine de présumés membres d’une cellule de l'organisation terroriste Etat Islamique (Daech).

Ces individus sont poursuivis pour «appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat».

Le chef de cette cellule serait un ancien charlatan se présentant comme guérisseur dans un quartier de Nouakchott et qui a ensuite adhéré aux «idées extrémistes» de Daech.

Ces présumés membres d’une organisation terroriste ont été appréhendés peu avant le sommet arabe de Nouakchott qui s'est tenu le 24 juillet dernier et placés depuis lors en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sûreté d’Etat (DGSE).

En Mauritanie, signale-t-on, la législation pénale en matière de lutte contre le terrorisme autorise une garde à vue d’un mois renouvelable une fois sur autorisation du Procureur de la république.

Les autorités avaient préféré observer le silence au moment des faits. On rappelle tout de même que le Raïs égyptien, dont la présence avait été confirmée 48h avant la tenue du sommet, avait finalement annulé son déplacement du fait des menaces terroristes.

A rappeler que le dernier démantèlement d’une cellule terroriste en Mauritanie remonte à 2014 avec l’arrestation de trois individus travaillant dans le secteur des mines au Nord du pays.

Si fin 2015, le président Mohamed Ould Abdel Aziz avait réfuté la thèse de l’existence de cellules Daech sur le territoire national et toute adhésion de citoyens mauritaniens à cette nébuleuse terroriste, l’ancien chef de l’Etat mauritanien, Ely Ould Mohamed Vall, qui a dirigé la Sûreté mauritanienne durant une vingtaine d’années, affirmait récemment, sans détour, que le mouvement terroriste «Boko Haram», qui a fait allégeance à l’Etat islamique (Daech), était impliqué dans une intense activité visant à installer des camps d’entraînement dans le sud de la Mauritanie (vallée du fleuve).

Aucune réaction officielle publique n’a été enregistrée après cette déclaration.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 22/09/2016 à 11h07, mis à jour le 22/09/2016 à 11h38