Secret de polichinelle depuis un bon bout de temps, la présence de l’Etat Islamique (EI) dans le Sahel, notamment au nord du Mali, est désormais officielle à travers l’alliance dont les contours ont été divulgués par le mouvement terroriste à travers le serment d’Abou Walid Al Sahraoui, chef d’un groupuscule très actif dans le vaste espace sahélo-saharien.
En fait, ce chef terroriste avait déjà fait allégeance à l’EI. Après l'opration Serval, Al Sahraoui avait rejoint Al-Qaida au Maghreb islamique, sous lecommandement de Mokhtar Belmokhtar. Ce n'est qu'en mai dernier qu'il quitte cette organisation pour faire allégeance au groupe Etat islamique.
La nouveauté réside aujourd’hui dans le fait que le mouvement djihadiste lui-même soit la source de diffusion d’un message délivré en début de semaine, à travers son agence de presse officielle «AMAG». «Un élément qui a valeur de reconnaissance et qui apporte une nouvelle pièce à un puzzle de groupes terroristes implantés au Sahel et de plus en plus inextricable», note un observateur averti interrogé par "le360 Afrique". L’officialisation de son ralliement à l’Etat islamique pourrait contribuer à regrouper les nombreux groupuscules de la région, notamment ceux du Mujao, après la débandade consécutive au déclenchement de l’opération française «Serval» en janvier 2013, sous la même bannière «EI».
Abou Walid Al Sahraoui est un combattant issu de la nébuleuse du Mouvement unifié pour le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). La mission originelle de ce groupe dans le contexte de la conquête du septentrion malien au début de l’année 2012 consistait plutôt à protéger les narcotrafiquants issus des tribus arabes du Nord Mali contre les exactions de la rébellion Touarègue.
Ce qui explique le fait que le Mujao se soit notamment rendu maître de la ville de Tombouctou pendant l’occupation djihadiste du Nord Mali.
Au cours des dernières semaines, le nom de ce chef terroriste a été cité dans une série d’attaques au Burkina Faso (un poste des douanes) et surtout au Niger, contre un poste militaire d’un camp de réfugiés maliens et la prison de Koutoukalé, où sont détenus de nombreux présumés terroristes.
Des faits revendiqués à travers un message diffusé par «Al Akhbar», un organe de presse mauritanien, au parfum de l’actualité des nombreux groupes terroristes présents sur le sol malien et au Sahel.