Mauritanie: les robinets à sec dans certains quartiers de Nouakchott

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Le 12/11/2019 à 13h23, mis à jour le 12/11/2019 à 16h13

Certains quartiers de Nouakchott se retrouvent sans eau courante. En cause, la rupture d'un tuyau, situé prés de la Mosquée Marocaine, qui serait à l'origine de l'arrêt de l'approvisionnement dans certains quartiers de la capitale. Conséquence: le prix du fut d'eau est passé du simple au double...

Depuis jeudi dernier, dans l’après-midi, les habitants de certains quartiers de Nouakchott, pourtant situés non loin du centre-ville, notamment les quartiers Socogim K et PS, souffrent de l'absence totale d'accès à l'eau courante.

Une situation qui a poussé certains spéculateurs à profiter de la situation: le prix du fut d'eau a doublé en l'espace de quatre jours et de jeunes Mauritaniens, passent dans ces quartiers privés de l'approvisionnement en eau avec charrettes tractées par des ânes, remplies de futs d'eau potable. 

«Une situation qui prévaut depuis jeudi après-midi, date à laquelle plus aucune goutte n’a coulé de notre robinet. La Société Nationale d’Eau (SNDE), entreprise publique, n’a encore donné aucune explication sur cette rupture [de l'approvisonnemment], qui cause des désagréments multiples à la population. Le silence méprisant de la SNDE accentue notre souffrance morale», explique ce père de famille, visiblement très en colère.

Pour sa part, cette mère de famille se désole «de la montée exponentielle du prix du fut d’eau, qui grève davantage des maigres budgets des foyers», dans des quartiers dont les habitants ont des revenus relativement limités.

Sur l’origine de ce problème, et en l’absence de toute déclaration de la SNDE, cette dame, qui vit non loin du marché aux fruits et légumes du Maroc explique qu'«il y a eu rupture d’un tuyau, qui risquait d’inonder certains quartiers. Les agents de la société sont venus interrompre l’alimentation en eau depuis lors, sans réparer quoi que ce soit».

A Nouakchott, agglomération de plus d’un million d’habitants, l’approvisionnement en eau potable reste un véritable problème, faute d’infrastructures.

Et les charrettes, chargées du précieux liquide, ont encore de beaux jours devant elles. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 12/11/2019 à 13h23, mis à jour le 12/11/2019 à 16h13