Vidéo. Nouakchott: plongée dans le quotidien humide et mousseux des laveurs de voitures

Le360 / Amadou Seck et Mamoudou Kane

Le 28/02/2021 à 15h24, mis à jour le 28/02/2021 à 19h05

VidéoPlusieurs dizaines de jeunes, Mauritaniens et étrangers, proposent à Tevragh, un quartier résidentiel de la capitale, leurs services de lavage de véhicules. Une opération effectuée avec habileté, qui leur permet de gagner leur vie. Et de ne pas céder à la tentation de partir, sans papiers.

Les laveurs de véhicules de Nouakchott, ce sont des dizaines de jeunes pleins de courage, qui refusent de se laisser aller au mirage d'une immigration clandestine souvent porteuse de bien des désespoirs. 

Il y a, par exemple, Baba ould Mizine, 19 ans, et quotidiennement présent à cet endroit de la capitale mauritanienne, où il offre ses services de laveur de voiture. Gagnant sa vie prestation après prestation, il énonce la moyenne de son revenu quotidien: de 300 à 1000 ouguiyas (de 7 à 23 euros). Le jeune homme précise tout de même que les jours de vaches maigres existent certes, mais, généralement, il arrive à s'en sortir sans problème, et montre même une petite voiture qu'il a pu s'offrir grâce à son travail.

Baba ould Mizine signale toutefois que ses gains étaient plus importants avant la pandémie du coronavirus, ce que Mohamed ould Yahyeh, qui est lui aussi un ancien dans ces lieux, confirme.

Cet autre laveur de voiture invite les jeunes de son âge à s’engager dans de petits boulots à leur portée, en attendant un coup de pouce du destin, au lieu de s’engager dans l’aventure insensée de la migration clandestine. Mohamed ould Yahyeh le soutient: il est tout à fait possible de gagner sa vie en Afrique.

Il n'a toutefois à formuler qu'une seule plainte vis-à-vis des autorités: il souhaiterait que celles-ci leur désignent un espace dédié, afin qu'il ne se retrouvent pas contraint, en même temps que d'autres jeunes qui pratiquent la même activité, de façon tout à fait informelle, à déguerpir sous les injonctions des forces de l'ordre. 

Salif Diao, un jeune Sénégalais, explique quant à lui gagner une moyenne journalière de 300 à 400 ouguiyas (de 7 à 9 euros). Un revenus dont il se dit satisfait, en attendant mieux. Cet autre laveur de voitures écarte lui aussi toute idée insensée d’une immigration irrégulière, véritable fléau dans toute l'Afrique de l’Ouest, dont le Sahel.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 28/02/2021 à 15h24, mis à jour le 28/02/2021 à 19h05