Abandon des charges, requalification des faits, relaxe pure et simple... voilà à quoi s’attendaient certains prévenus accusés d’enlèvement, de torture et d’assassinat dans le cadre de ce qui est désormais appelé au Cameroun affaire Martinez Zogo. Ces conclusions faisant suite aux nombreuses exceptions déposées près la cour d’appel de Yaoundé.
Le journaliste et chef de chaine d’Amplitude FM, une radio urbaine émettant à Yaoundé, avait été sauvagement assassiné, début 2023, par des personnes non identifiées. Son corps sans vie avait été découvert dans une broussaille non loin de la ville de Yaoundé. Ainsi, la Cour d’Appel du Centre a rejeté toutes les exceptions et décidé de la poursuite des débats au tribunal militaire de Yaoundé, d’où l’audience du 11 août 2025.
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Tout était alors parti pour que les débats s’ouvrent sur les questions de fond. Ce qui n’a pas été le cas à cause de l’absence des témoins du ministère public mais aussi et surtout de la demande de clarification de la qualité de l’Etat du Cameroun dans ce procès qui implique à la fois les hautes personnalités du renseignement du pays, les hauts gradés des forces armées et de police.
Demande formulée par le conseil de l’Etat, Me Claude Assira, qui pense que: «à cette étape de l’affaire, je crois qu’il est précoce de déterminer si effectivement l’Etat du Cameroun est pénalement responsable. Je pense qu’il fallait attendre les débats avant de tirer une conclusion définitive», a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il va nécessairement s’armer de vigilance durant les débats.
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Mais pour les avocats de la défense, l’État du Cameroun ne saurait se défaire de sa qualité de civilement responsable dans le cadre de ce procès riche en rebondissements.
La prochaine audience aura lieu le 1er septembre prochain et sera consacrée à l’ouverture effective des débats afin que celui ou ceux qui ont assassiné le journaliste Martinez Zogo soient jugés conformément aux lois et règlements du pays.