Le magazine Jeune Afrique rejoint la liste des médias suspendus au Burkina Faso. C’est la décision prise par le gouvernement le 25 septembre 2023. Selon le communiqué officiel, il est reproché au média de publier des articles mensongers tendant à discréditer les forces armées nationales et à semer le trouble dans le pays.
La décision du gouvernement polarise les débats se justifie, selon des citoyens à l’instar de Frederic Kantagba.
«Je pense que c’est une bonne décision et c’est même la meilleure. Nous avons foi en ce gouvernement. Nous avons besoin de nous libérer et nous savons le rôle que jouent ces médias», dit-il.
Réaction similaire pour Adama Sawadogo, membre de la section Burkina Faso du mouvement Les jeunes panafricanistes. Il justifie la décision par le contexte et la nécessité pour les autorités de s’attaquer au problème d’insécurité.
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«Le pays vit un contexte particulier marqué notamment par le terrorisme. Cette décision est une manière de dire qu‘il n’a que l’intérêt du Burkina qui prime», avance-t-il.
Omar Michel Kopia est à la tête d’une coalition de mouvements de la société civile. Pour lui, certains médias s’illustrent dans le jeu de la désinformation, malgré les nombreux avertissements. M. Kopia estime que la rigueur doit être la même pour toutes les agences qui entraverait la bonne marche de la transition.
«Si on a pu suspendre France 24, ce n’est pas Jeune Afrique qui va échapper à une telle mesure. Le média a avancé des propos qui ne sont pas véridiques. Il y a eu des avertissements, mais ces médias continuent de ramer à contre-courant», explique t-il.
Jeune Afrique est le cinquième média à voir ses activités suspendues au Burkina Faso en une année. Le 11 août 2023, le signal de Radio oméga (radio locale) a été coupé puis libéré le 11 septembre. Le média a été accusé par le gouvernement burkinabè d’avoir diffusé sur ses antennes une interview d’un opposant au régime militaire de Niamey.