Depuis la dernière édition de la Conférence tenue à Berlin en 2018, la crise dans le bassin du Lac Tchad s’est aggravée, avec une augmentation de la violence, des déficits de développement encore plus nombreux, des besoins humanitaires plus pressants et des obstacles entravant l’accès aux services sociaux de base, comme le soulignent les rapports de la commission du bassin du Lac Tchad.
La crise du bassin du Lac Tchad et la situation des populations qui y vivent est au cœur des débats de cette 3ème Conférence de haut niveau. Démarrée en 2014, cette crise a provoqué le déplacement forcé de plus de 5 millions de personnes.
Aujourd’hui, l’ensemble des États touchés et les partenaires s’attellent à s’accorder sur une stratégie régionale pour la stabilisation, le redressement et la résilience des zones touchées par Boko Haram.
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«Il y’a une bonne partie du territoire du bassin du Lac Tchad qui a été stabilisée que ce soit au Niger, au Cameroun ou au Tchad. Maintenant, il faut élargir cette base pour atteindre les autres villages impactés par le conflit. Et nous pensons que si nous créions les conditions de résilience à travers des actions humanitaires ponctuelles, procéder à la stabilisation immédiate et réaliser les projet de développement au niveau local, nous allons vaincre cette situation d’insécurité qui trouve son origine dans la pauvreté», a déclaré Abdoulaye Haidara Barakou, directeur de l’Administration territoriale au ministère de l’Intérieur du Niger.
A l’issue de cette Conférence, il est attendu beaucoup plus d’engagements de la part des Etats et des partenaires pour remporter la guerre contre Boko Haram.
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« Le plus important pour nous, c’est de connaître le niveau de participation des pays amis et des Etats membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), leur contribution dans le financement du nexus humanitaire. Cette édition se tient au moment où on est entrain de gagner la guerre contre Boko Haram. Et pour cela, il faut que les partenaires et les Etats s’engagent davantage», déclare Abdoulaye Haidara Barakou. Environ 17 millions de personnes sont affectées par la crise dans une partie du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Nigeria, près de 2.435 décès ont été enregistrés entre septembre 2019 et septembre 2020.