Accès à la mer: l’Ethiopie demande une médiation pour trouver une «résolution pacifique» avec l’Erythrée

Après des décennies où ils sont techniquement en conflit, les deux pays mettent fin à la guerre. 

Après des décennies où ils sont techniquement en conflit, les deux pays mettent fin à la guerre.  . DR

Le 28/10/2025 à 13h20

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a affirmé mardi avoir demandé une «médiation», notamment américaine et européenne, afin de trouver une «résolution pacifique» avec l’Erythrée pour garantir un accès à la mer à l’Ethiopie, dans un contexte de plus en plus tendu entre les deux voisins.

L’Ethiopie, deuxième pays le plus peuplé du continent avec 130 millions d’habitants, est enclavé depuis l’indépendance de l’Erythrée en 1993.

Depuis des mois, M. Abiy martèle que son pays doit avoir un accès à la mer, alors qu’Asmara affirme que les autorités éthiopiennes lorgnent le port érythréen d’Assab.

«Nous n’avons aucune intention d’entrer en guerre avec l’Érythrée, nous sommes au contraire convaincus que cette question peut être résolue pacifiquement», a affirmé le chef de l’exécutif éthiopien, interrogé par les parlementaires.

M. Abiy, au pouvoir depuis 2018, a également affirmé avoir «discuté avec des représentants des États-Unis, de la Russie, de la Chine, de l’Union africaine et de l’Union européenne, en soulignant que la demande d’accès à la mer de l’Éthiopie était irréversible».

L’Ethiopie a «sollicité leur médiation afin de trouver une solution durable» avec l’Erythrée, a-t-il poursuivi.

Interrogé sur cette demande de médiation, le ministre érythréen de l’Information Yemane Ghebremeskel n’a pour l’heure pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.

La déclaration du Premier ministre éthiopien intervient dans un contexte de tensions entre les deux pays de la Corne de l’Afrique, qui a ravivé le spectre d’un conflit.

Une sanglante guerre qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts a opposé Ethiopie et Erythrée entre 1998 et 2000 à cause de différends frontaliers.

Les relations se sont réchauffées en 2018 avec l’arrivée au pouvoir de M. Abiy, qui a conclu un accord de paix avec le président Issaias Afeworki, qui dirige l’Erythrée d’une main de fer depuis 1993. Après la fin de la guerre du Tigré, qui a fait au moins 600.000 morts et où l’armée érythréenne a appuyé les forces éthiopiennes contre rebelles tigréens, les relations se sont de nouveau détériorées.

En octobre, l’Ethiopie a accusé son voisin de financer des groupes armés qui  combattent ses forces fédérales notamment en région Amhara, d’ingérence, de tentative de déstabilisation et de «collusion», «une mascadrade mensongère», avait répondu Asmara.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/10/2025 à 13h20