Le parti populiste uMkhonto weSizwe (MK), désormais troisième force politique en Afrique du Sud, dénonce des irrégularités dans le décompte des voix, mais des centaines de partisans dans un convoi d’une cinquantaine de voitures ont sillonné Kwaximba, ancien bastion de l’ANC à l’ouest de Durban, a constaté l’AFP, quelques heures avant la proclamation attendue des résultats consolidés.
Pendant deux heures, le convoi a fait des embardées en zigzag sur des routes montagneuses escarpées, dans cette zone-semi rurale densément peuplée, certains partisans, assis sur le rebord des fenêtres, entonnant des chants traditionnels de la lutte contre l’apartheid, entre klaxons et hurlements de joie.
«Maintenant que nous avons gagné, le vrai travail commence», a déclaré Musa Mkhize, un responsable provincial, à un groupe d’autres partisans de MK.
«Nous sommes ici pour célébrer la sagesse des habitants de ces quartiers, pour célébrer avec eux le fait qu’ils ont rendu le pouvoir au peuple», a-t-il ajouté auprès de l’AFP.
Jeunes et vieux sont sortis de leurs maison en brandissant des drapeaux MK et des T-shirts et observer le spectacle.
Plusieurs célébrations localisées à travers la province ont déjà eu lieu ces derniers jours.
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«On a voté pour Zuma parce que nous avons vu son travail acharné», a déclaré à l’AFP Sakhile Shezi, d’humeur festive, alors que le convoi s’arrêtait à mi-parcours.
Cet ouvrier de 31 ans espère qu’il y aura un nouveau décompte des voix après les accusations d’irrégularités qui ont émané de plusieurs partis.
Le charismatique Jacob Zuma, 82 ans, qui reste poursuivi pour corruption, a demandé samedi soir un report de la proclamation des résultats prévue dimanche en fin de journée, dans une brève déclaration aux sous-entendus menaçants.
«Si cela arrive, vous allez nous provoquer», a-t-il déclaré. «Les résultats ne sont pas corrects (...) Ne créez pas de problèmes là où il n’y en a pas», a-t-il prévenu, se plaignant de problèmes «graves» sans autres précisions.
Les ministres de la Police et de la Défense ont appelé au calme, lors d’un point-presse dimanche, assénant qu’il n’y avait «aucune place pour des menaces d’instabilité» et que les forces de l’ordre se tenaient prêtes à «maintenir la paix» après les élections les plus disputées depuis trente ans.
«Lorsque les résultats officiels seront publiés, nous aurons la majorité, nous n’en doutons pas», a commenté Thembeka Gwala, 30 ans, dans un minibus du convoi festif.