Pour la première fois depuis l’avènement de la démocratie en 1994, l’ANC risque de perdre l’an prochain sa majorité parlementaire, et donc la présidence, dans un contexte de mécontentement croissant face à la corruption, une crise énergétique sans précédent, une économie affaiblie et un chômage endémique.
Julius Malema, le charismatique leader des Combattants de la liberté économique (EFF, gauche radicale), qui pèsent autour de 13% selon les derniers sondages, a affirmé vouloir «travailler avec les partis d’opposition pour chasser l’ANC corrompu du pouvoir», lors d’un point-presse.
Au début du mois, l’Alliance démocratique (DA), premier mouvement d’opposition, avait annoncé une coalition avec six petits partis, à l’exclusion de l’EFF, en vue des élections de 2024.
«Si le DA nous avait invités, nous serions montés à bord» de ce train, a assuré Julius Malema, 42 ans. «Mais nous ne pouvons pas nous imposer (...) S’ils ne veulent pas de nous, nous travaillerons avec ceux qui veulent travailler avec nous», a-t-il asséné.
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Le DA, qui dispose d’un cinquième des sièges au Parlement et qui pourrait remporter 16% des voix selon les sondages, est un parti libéral dirigé par un homme blanc, très éloigné des inspirations marxistes-léninistes de l’EFF.
«Nous sommes tout à fait disposés à travailler avec le DA», a insisté Julius Malema. «Le rassemblement de (toute) l’opposition a ma préférence».
Certains sondages prévoient un score sous les 50% pour l’ANC l’an prochain. Le parti est passé pour la première fois sous cette barre en 2021 lors d’élections locales.
Le président Cyril Ramaphosa, 70 ans, a été reconduit à la tête de l’ANC en décembre. Le chef d’Etat est assuré d’un deuxième mandat en cas de victoire du parti.