Arrivés pour beaucoup en taxis collectifs, en T-shirts bleu ciel aux couleurs de l’Alliance démocratique (DA), aux commandes de la ville portuaire et touristique comme de sa province, ils ont défilé dans le calme dans le centre, brandissant des pancartes «Du travail pour tous» ou «l’ANC veut ton boulot».
Le DA, qui reste largement perçu comme un parti blanc, craint la perte de postes pour les travailleurs qualifiés blancs mais aussi métissés ou d’origine indienne. Le gouvernement de l’ANC assure qu’il s’agit de promouvoir diversité et égalité.
La loi, signée en avril mais pas encore en vigueur, obligera notamment les entreprises de plus de 50 salariés à refléter la démographie de la zone dans laquelle elles opèrent.
«Je suis un Africain (noir, ndlr) mais je n’aime pas ce que fabrique l’ANC, je veux travailler avec des gens de toutes les couleurs» de peau, confie à l’AFP Ndumiso Tsile, ingénieur mécanique de 41 ans.
Lire aussi : Afrique du Sud: la gauche radicale prête à toutes les alliances pour déloger l’ANC
«L’ANC fait de la discrimination contre les Blancs et applique les mêmes lois que sous l’apartheid», accuse-t-il.
Le dirigeant du DA, John Steenhuisen, estime que la loi va «pénaliser l’économie de manière incroyable». «Vous allez voir des entreprises qui, normalement, envisageraient de s’agrandir, réduire leurs effectifs ou les maintenir à bas niveau», confie-t-il à l’AFP en marge du défilé.
«Personne ne nie que nous avons des déséquilibres», a-t-il ajouté, mais «on ne répare pas les maux de politiques fondées sur le racisme en y ajoutant d’autres politiques» du même type.
L’Afrique du Sud reste le pays le plus inégalitaire au monde. Près d’un Sud-Africain noir sur deux était au chômage au premier trismetre contre un chômage de 9,5% chez les Blancs.
Un drapeau à la main, Meghan Norris, 38 ans, se souvient avoir manifesté enfant contre l’apartheid. «Qu’avons-nous accompli en trente ans?», demande-t-elle.