L’ancien ministre de la Loi et de l’Ordre public (1986-1991), qui a supervisé la répression brutale de la police contre les opposants au pouvoir blanc, «est décédé tôt ce (dimanche) matin au Unitas Hospital de Centurion, après une courte maladie», a précisé un porte-parole de la famille dans un communiqué.
A la fin des années 80, M. Vlok a notamment supervisé des attentats à la bombe contre des églises et des syndicats.
«Je pensais que l’apartheid était juste», avait-il confié à l’AFP lors d’une rencontre en 2015. «C’était notre boulot d’inspirer la peur aux gens».
Devenu un vieil homme au crâne dégarni rongé par les remords, il distribuait alors des tartes, des sandwiches et des gâteaux à la population déshéritée d’un township, exemple de ces créations de l’apartheid installées en périphérie des grandes villes pour séparer la population noire.
En 2007, Adriaan Vlok a été condamné à dix ans de prison avec sursis pour tentative de meurtre sur un opposant notoire.
Il avait tenté d’empoisonner, 18 ans plus tôt, le révérend Frank Chikane alors à la tête d’une organisation en pointe dans la lutte contre l’apartheid, en faisant distiller du poison dans les sous-vêtements de ce dernier.
«J’ai honte de beaucoup de choses que j’ai faites», a-t-il déclaré à sa condamnation, admettant que son engagement en faveur du régime ségrégationniste était «une erreur».
L’ancien ministre a demandé publiquement pardon à ses victimes, allant jusqu’à laver les pieds du révérend Chikane. Une tentative d’obtenir une rédemption ou, pour ses détracteurs, une tactique grossière pour éviter de révéler l’ampleur des abus commis par la police.
Pour faire la lumière sur les exactions du régime, le gouvernement de Nelson Mandela issu des premières élections multiraciales en 1994 avait mis sur pied une Commission Vérité et Réconciliation (TRC), garantissant l’amnistie aux responsables de violences politiques en échange d’aveux complets.
Mais ils sont peu nombreux à s’être prêtés à l’exercice. Une infime proportion des affaires ont abouti à un procès et de nombreuses voix critiquent une «mission inachevée» pour panser les plaies de l’apartheid.