Amira Bouraoui, médecin de formation et âgée de 46 ans, est poursuivie par contumace pour «sortie illégale du territoire» après avoir franchi la frontière entre Algérie et Tunisie le 3 février, bravant une interdiction de sortie, avant d’être interpellée à Tunis alors qu’elle tentait d’embarquer vers Paris, a précisé Me Abdellah Heboul.
La militante avait finalement pu s’envoler vers la France trois jours plus tard, malgré une tentative des autorités tunisiennes de la renvoyer en Algérie.
Alger avait qualifié son départ vers la France d’«exfiltration illégale» menée à l’aide des personnels diplomatiques et sécuritaires français, et avait rappelé son ambassadeur à Paris pour consultations. La brouille diplomatique s’était résorbée en mars.
Le parquet a également requis cinq ans d’emprisonnement contre un agent de la police des frontières, Ali Takaida, et trois ans pour M. Bendjama, la mère de Mme Bouraoui, âgée de 71 ans, le chauffeur de taxi Djamel Miassi et Yacine Bentayeb, cousin de Mme Bouraoui.
Les co-accusés de la militante sont poursuivis pour «constitution d’une association de malfaiteurs, sortie illégale du territoire national, organisation d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé», selon l’accusation.
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Mme Bouraoui s’est fait connaître en 2014 par son engagement dans le mouvement +Barakat+ contre le quatrième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, avant de s’engager dans le mouvement de protestation «Hirak» et de travailler pour la radio privée indépendante Radio M.
Mustapha Bendjama avait été arrêté le 8 février dans les locaux du journal francophone Le Provincial, basé à Annaba (est), dont il est rédacteur en chef, dans le cadre de l’affaire Bouraoui. Il a été condamné jeudi dernier à 20 mois de prison dont huit ferme aux côtés du chercheur algéro-canadien Raouf Farrah.
Ils ont été reconnus coupables de «publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de médias».
M. Farrah a été remis en liberté après avoir purgé sa peine en détention préventive tandis que M. Bendjama reste incarcéré car il est poursuivi dans plusieurs dossiers dont la fuite d’Amira Bouraoui.