Slimane Bouhafs a «été condamné à trois ans de prison ferme», a rapporté le Comité pour la libération des détenus (CNLD).
Il lui est notamment reproché d’avoir été en contact avec Ferhat M’henni, président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), une organisation indépendantiste, classée «terroriste» par les autorités algériennes.
Bouhafs et deux co-accusés ont comparu devant le tribunal criminel de Dar El Beida, dans la banlieue est d’Alger pour «appartenance à une organisation terroriste», «financement d’une organisation terroriste par des puissances étrangères» et «atteinte à l’unité nationale».
Selon le CNLD, ses deux co-accusés, Kamira Nait Sid, co-présidente du Congrès mondial amazigh (CMA), une ONG qui oeuvre pour la promotion de la culture amazigh (berbère), et Bouaziz Ait Chebib, président du MAK de 2011 à 2016, ont écopé respectivement de cinq et trois ans de prison ferme.
Converti au christianisme dans les années 1990, Bouhafs, un ancien policier, avait été condamné en 2016 à cinq ans de prison ferme dans son pays pour «insulte à l’islam».
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Le 25 août 2021, Amnesty International et une quarantaine d’ONGs tunisiennes avaient dénoncé la disparition de son domicile à Tunis de Bouhafs, emmené vers une destination inconnue à bord d’une voiture.
Les ONG, citant des médias algériens, avaient affirmé que Bouhafs avait été livré par les autorités tunisiennes à l’Algérie, pour y être jugé. Selon Amnesty, il était réapparu à Alger «le 28 ou 29 août», «plusieurs jours après sa disparition forcée».
D’après ces ONG, Slimane Bouhafs avait obtenu en septembre 2020 du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) le statut de réfugié politique.
Les organisations de défense des droits humains avaient exprimé leur «indignation devant le dangereux précédent créé par l’Etat tunisien en remettant un réfugié bénéficiant de la protection internationale aux autorités de son pays qui le poursuiv(ai)ent pour ses prises de position politiques».