Un avis de recherche international a été lancé contre l’ex-ministre des Finances du Ghana, accusé d’avoir profité de ses fonctions pour son avantage personnel, selon une «notice rouge» publiée vendredi par Interpol.
Kenneth Ofori-Atta, 65 ans, a été durant sept ans ministre des Finances sous le mandat de l’ancien président ghanéen Nana Akufo-Addo (2017-2025), dont le successeur John Mahama a déclaré une politique de tolérance zéro envers la corruption.
Outre un projet dispendieux mal supervisé de construction d’une cathédrale, qui n’a débouché sur quasi rien d’autre que l’excavation d’un trou après des dizaines de millions de dollars investis, l’enquête se penche sur l’implication de l’ancien ministre dans d’importants contrats publics (pétrole, électricité, acquisition d’ambulances...).
La notice d’Interpol fait suite à une demande du Bureau du procureur spécial (Office of the Special Prosecutor, OSP) du Ghana, qui a émis un mandat d’arrêt lundi contre M. Ofori-Atta après que celui-ci ne s’est pas présenté à une convocation pour être entendu.
Lire aussi : Corruption commerciale: ces 10 pays africains sont les moins exposés
Une procédure d’extradition serait en préparation en vue de son retour au Ghana, selon des médias locaux, mais sa localisation exacte reste incertaine. L’ancien dirigeant serait parti à l’étranger pour suivre un traitement médical, selon les mêmes sources.
Une «notice rouge» est une demande aux polices du monde d’entier d’arrêter un suspect.
L’OSP enquête sur des délits présumés allant de processus d’acquisition illégaux à des malversations financières.
«Nous n’allons pas accepter cette conduite, pas dans ce cas», a déclaré lundi le procureur spécial Kissi Agyebeng à des médias locaux.
L’OSP insiste sur le fait que M. Ofori-Atta doit comparaître en personne et a rejeté une demande d’audience virtuelle de la défense pour raisons médicales.
Lire aussi : La corruption, problème majeur des jeunes en Afrique et motif d’émigration selon une étude
Frank Davies, un membre de la défense de M. Ofori-Atta, a critiqué la tactique du procureur spécial.
«Nous avons soumis des dossiers médicaux de bonne foi, et le (procureur spécial) a choisi de les ignorer», a-t-il déclaré vendredi à l’AFP. «Le procureur spécial n’est pas sensible aux problèmes en cours, surtout en sachant que M. Ofori-Atta est malade et suit un traitement».
La nouvelle administration du président John Mahama est sur les talons d’anciens membres de gouvernements précédents, pour qu’ils rendent compte de décisions prises pendant leurs mandats.
Le procureur général est actuellement en train de constituer 33 dossiers de corruption et d’infractions connexes contre d’anciens haut fonctionnaires.