Burkina Faso: la junte affirme avoir arrêté pour «espionnage» des membres d’une ONG, dont trois Européens

Des collaborateurs de l'ONG INSO (International NGO Safety Organisation), une ONG fondée en 2011, dont le siège est à La Haye aux Pays-Bas, et qui sert comme «plateforme» dédiée à la coordination et au conseil en matière de sécurité au service des organisations humanitaires intervenant dans des contextes à risques.

Le 08/10/2025 à 09h01

La junte au pouvoir au Burkina Faso a affirmé mardi avoir arrêté huit membres de l’ONG INSO, spécialisée dans la sécurité humanitaire, dont trois ressortissants européens - un Français, une Franco-sénégalaise et un Tchèque - accusés «d’espionnage et de trahison».

Le Burkina Faso est dirigé depuis près de trois ans par une junte autoritaire qui a tourné le dos à l’Occident et à la France en particulier.

Les personnes arrêtées sont le directeur pays de l’ONG, son adjointe le directeur général adjoint de l’ONG basée à la Haye (Pays-Bas) ainsi qu’un Malien et quatre Burkinabè, selon le ministre de la Sécurité Mahamadou Sana.

Le directeur pays avait été arrêté fin juillet au moment où l’ONG avait été suspendue trois mois par les autorités pour «collecte de données à caractère sensible sans autorisation préalable».

L’ONG fournit notamment des analyses sécuritaires pour d’autres associations humanitaires.

Mais pour le ministre Sana, «INSO, est une ONG étrangère, dirigée par des étrangers, qui collectait et fournissait des informations sécuritaires sensibles pouvant être préjudiciables à la sécurité nationale et aux intérêts du Burkina Faso, à des puissances étrangères».

Il précise que malgré la suspension de ses activités décrétée le 31 juillet, certains responsables «ont continué à mener clandestinement ou de façon détournée des activités telles que des collectes d’informations et de réunions en présentiel ou en ligne».

Il ajoute que le directeur général adjoint de l’ONG s’est rendu à Ouagadougou le 8 septembre, malgré la suspension.

La junte du capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir il y a trois ans, fait face aux violences des jihadistes qui frappent de larges pans de son territoire et a rompu avec plusieurs puissances occidentales, la France en tête, régulièrement accusée de vouloir déstabiliser le pays.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/10/2025 à 09h01