«Nous pensons, peut-être à tort, que certains partenaires n’ont pas toujours été loyaux», a déclaré Apollinaire Kyélem de Tembela dans sa déclaration de politique générale devant les députés.
«Comment comprendre que le terrorisme gangrène notre pays depuis 2015, dans l’indifférence, si ce n’est avec la complicité de certains de nos prétendus partenaires? N’avons-nous pas été jusque-là trop naïfs dans nos relations avec nos partenaires? Sans doute», s’est-il demandé. C’est la première fois depuis le coup d’Etat du 30 septembre qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, que les autorités critiquent aussi ouvertement leurs «partenaires».
Ces déclarations interviennent au lendemain d’une manifestation contre la France qui a été dispersée à coups de gaz lacrymogène par la police dans la capitale Ouagadougou.
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Ces manifestations qui ont visé principalement l’ambassade de France à Ouagadougou, se sont également étendues à la base militaire française à Kamboinsin où est stationné un contingent de forces spéciales de la force Sabre. «Nous essaierons, autant que possible, de diversifier nos relations de partenariat jusqu’à trouver la bonne formule pour les intérêts du Burkina Faso. Mais il ne sera pas question de nous laisser dominer par un partenaire, quel qu’il soit», a dit samedi le Premier ministre.
Il a ajouté que le Burkina «évitait» désormais de «recourir» à l’aide des forces françaises pour se concentrer sur ses propres «moyens de lutte et de combat». Samedi le gouvernement a appelé « les populations au calme et à la retenue » pour éviter de plonger le Burkina Faso «dans un cycle de manifestations sans fin, préjudiciables à nos objectifs de paix, de stabilité et de sécurité, recherchés pour nos populations».
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Le gouvernement «invite en particulier la jeunesse à ne pas se laisser divertir, et à se focaliser sur les objectifs de défense opérationnelle dans la guerre totale que nous menons contre le terrorisme (...) plutôt que sur des manifestations du genre, dont les bénéfices pour la cause de la lutte de notre peuple restent à prouver», a souligné un communiqué du porte-parole du gouvernement burkinabé.
Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à une crise sécuritaire marquée par des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et des milliers de déplacés et confronté à une crise humanitaire, selon les autorités.