Evoquant «une grande confusion» dans les informations qui ont circulé depuis samedi à Ouagadougou, Macron a expliqué vouloir attendre que le président de transition Ibrahim Traoré «puisse s’exprimer». «Je pense qu’il faut garder beaucoup de prudence», «nous attendons des clarifications de la part de M. Traoré», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse franco-allemande à Paris.
Une source proche du gouvernement burkinabè a affirmé samedi à l’AFP que les autorités ont demandé «le départ des soldats français dans un bref délai», confirmant des informations de l’Agence d’information burkinabè (AIB).
Ces informations et ces incertitudes s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays depuis plusieurs mois et alors que Moscou tente d’avancer ses pions, notamment via les mercenaires de la société Wagner, dans ce pays fragilisé par les attaques jihadistes.
Mardi, le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir dans un putsch fin septembre, le deuxième en huit mois, avait affirmé devant des étudiants que le «combat pour la souveraineté» était «engagé».
Lire aussi : Le Burkina Faso demande le départ des troupes françaises «d’ici un mois»
«Dans les heures à venir vous verrez un certain nombre d’informations tendant à revoir nos relations avec certains Etats», avait-il prévenu, alors que la France, ex-puissance coloniale, qui maintient un contingent de près de 400 forces spéciales dans le pays dans le cadre de sa lutte anti-jihadistes au Sahel, est contestée au Burkina Faso depuis plusieurs mois.
Plusieurs manifestations, la dernière vendredi, ont récemment eu lieu à Ouagadougou pour exiger le retrait de la France de ce pays du Sahel, région recouvrant plusieurs pays où Paris a engagé depuis près d’une décennie une vaste politique de lutte contre la propagation des groupes jihadistes, mais qui est sur le reculoir, et qui a notamment déjà dû quitter le Mali voisin à la demande des autorités putschistes - qui ont aussi décidé de recourir aux services de Wagner.
Sur le Burkina, Macron a insisté sur le besoin de se méfier de la «manipulation» de l’information, «une spécialité de certains dans la région qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec (...) nos amis russes».
Les autorités françaises accusent régulièrement la Russie ou ses services d’essayer de manipuler les opinions publiques sur le continent et d’attiser un sentiment anti-français.