Le 24 octobre 2023, la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a annoncé la tenue d’un meeting pour dénoncer, entre autres, la vie chère, les restrictions de libertés, et commémorer les martyrs de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014, qui a mené à la chute du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987.
Pour bon nombre de Bukinabé, à l’instar de Idrissa, cette annonce des syndicats est inappropriée. «Le pays n’est pas stable pour organiser des meetings. Je ne suis pas prêt pour cela au regard de la situation sécuritaire du pays», affirme Idrissa Dipama.
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Pour Soumaïla Zongo, la question du coût de la vie ne devrait pas se poser car le pays est en guerre. « Le régime au pouvoir est en train de mobiliser des fonds pour l’acquisition de matériels militaires. Ces dépenses sont à l’origine du coût élevé de la vie», estime-t-il.
Certains estiment cependant que les syndicats, tout comme la société civile, sont dans leur droit. «Si ce meeting n’est pas politique, je suis d’accord avec ce collectif. Les syndicats ont un rôle à jouer dans ce pays», a laissé entendre Moussa Traoré.
Sidnaab Biiga Issa souhaite juste que la paix règne au Burkina. Ainsi il appelle les autorités à calmer le jeu entre les syndicats, la société civile et ceux qui s’opposent à ce meeting. «Nous n’avons pas le temps de nous battre. Les deux parties donnent leur avis. Les syndicats ont l’habitude d’organiser des meetings. Il appartient aux autorités de mettre tout en œuvre pour éviter que les Burkinabè se battent entre eux», implore t-il.
A titre de rappel, les syndicats, à travers leur première sortie le 14 octobre 2023, ont dénoncé les restrictions des libertés démocratiques et syndicales. Cette sortie a suscité de vives réactions et des menaces publiques de la part de citoyens qui prêtent d’autres intentions aux syndicats.