C’est avec un pourcentage de 53,66% des suffrages valablement exprimés que Paul Biya, candidat du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 12 octobre par le Conseil constitutionnel.
Le président sortant a devancé son concurrent immédiat, Issa Tchiroma Bakary qui n’a obtenu que 35,19%. Le jeune Cabral Libii n’a pu faire mieux que 3,41%.
Une victoire qui sonne comme un acte de conviction pour les électeurs de Paul Biya comme Julio Steve Kouam rencontré au centre-ville de Yaoundé: «Paul Biya est pour nous comme un père, mieux un patriarche et nous savons tous que chez les Bantous, on ne tourne pas le dos à un sage. Raison pour laquelle nous avons voté pour qu’il poursuivre son œuvre jusqu’au dernier souffle de sa vie», a-t-il déclaré.
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Cependant, cette conviction n’est pas partagée par tout le monde, notamment par plusieurs opposants qui ne jurent que pour l’alternance à la tête de l’Etat.
Dénis Kamga du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun se dit offusqué par la reconduction du plus vieux président en exercice au monde, «mon Dieu! Cela fait 43 ans que Paul Biya gère le Cameroun. Je crois qu’il doit céder la place à quelqu’un d’autre qui impulsera un vent nouveau pour notre pays. Il est quand-même incompréhensible qu’après plus de 60 ans d’indépendance, nous soyons encore à deux présidents de la République. Je veux connaitre un autre président avant de mourir», a-t-il martelé.
C’est l’âge du président, 92 ans, qui inquiète. Pour la majorité de ses détracteurs, à cet âge, il devient très difficile à toute personne de jouir de ses facultés physiques et mentales.
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Les Camerounais attendent de l’homme du 6 novembre 1982 date de son arrivée au pouvoir suite à la démission d’Ahmed Ahidjo, une amélioration de leurs conditions de vie par la baisse drastique du coût des produits de première nécessité et la lutte contre le sous-emploi des jeunes.
A ce sujet, la Banque mondiale, dans sa «Vue d’ensemble» mise à jour le mise à jour le 7 octobre de cette année, rapporte que «la réduction de la pauvreté au Cameroun a stagné au cours des 20 dernières années, avec environ 4 Camerounais sur 10 vivant en dessous du seuil de pauvreté national. Les données de l’enquête auprès des ménages de 2021-2022 indiquent que 23 % de la population vit en dessous du seuil international d’extrême pauvreté».
Quel que soit son âges et les années passées au pouvoir, Paul Biya a de quoi s’occuper.




