Dans les rues de la capitale Yaoundé, la ruée vers la présidentielle s’explique par plusieurs facteurs que Jules Ebodé un opérateur économique rencontré non loin de la poste centrale, résume ainsi «le poste de Président est devenu tellement banal que tout le monde pense qu’il peut diriger le pays. Cela est dû en réalité aux nombreuses défaillances que le régime en place a fait montre depuis bientôt deux ans. A cela s’ajoutent les conditions de vie auxquelles les Camerounais sont actuellement confrontées», a-t-il déclaré.
Pour certains militants des partis d’opposition, ce foisonnement de candidatures à la présidentielle d’octobre prochain ne relève que des manœuvres du régime de Paul Biya qui met ainsi en pratique la théorie de diviser pour mieux régner.
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Landry Emmanuel Tatang, étudiant à l’université de Yaoundé II, l’explique en ces termes: «Il est évident que plus il y a les partis d’opposition dans une élection ouverte, moins le parti au pouvoir a la pression. Je crois que c’est ce que le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) fait pour conserver le pouvoir. Généralement à quelques jours des élections, on observe que la majorité de ces candidats finit par rallier le Rdpc», a-t-il fait remarquer.
Cependant, les 82 candidats ne pourront pas prendre part à l’élection. La loi prévoit qu’après le dépôt des candidatures à la direction générale d’Election’s Cameroon qui se chargera d’éliminer celles qui ne sont pas conformes à la loi.
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Une fois ce toilettage effectué, les candidatures retenues sont transmises au conseil constitutionnel qui publiera la liste finale des candidats à l’élection présidentielle. Certains prétendants seront à l’évidence écartés de la course pour au moins deux raisons: certains partis ont présenté plus d’un candidat. Des dossiers ont été jugés incomplets par le conseil électoral.