Conakry: même à quai, la centrale électrique flottante se fait désirer

Le navire turc, d’une capacité de 114 mégawatts, qui doit être branché sur le réseau national d'électricité de la Guinée.

Le 26/08/2024 à 13h26

VidéoCensée mettre fin aux pénuries d’électricité chroniques, la centrale flottante de 114 mégawatts a accosté au port de Conakry à la mi-août. Portée par un bateau turc, cette centrale n’a pas encore été mise en service, au grand dam des trois millions d’habitants de la capitale excédés par les délestages incessants.

Habituellement, la période de la saison pluvieuse ne connaît pas de pénurie en électricité, les barrages étant suffisamment remplis. Mais cette année, c’est tout le contraire qui se produit. La situation est si préoccupante que l’État a fait venir un bateau spécialisé, une centrale électrique flottante pour combler le déficit en courant électrique.

Celui-ci a pour objectif d’électrifier 750.000 foyers déclarés par Électricité de Guinée dans la zone de Grand Conakry, avec une capacité de 114 mégawatts.

Près de deux semaines après son arrivée, les habitants n’ont cependant toujours pas vu d’amélioration notable. Francis Doré, citoyen guinéen, n’en peut plus d’attendre, «l’arrivée du bateau est une joie qui anime tous les Guinéens. Mais la polémique concerne sa capacité à desservir tous les quartiers du Grand Conakry. Et ce n’est pas possible. J’appelle les autorités à ne pas faire de fausses promesses qui pourraient avoir des conséquences fâcheuses

En effet, le système de délestages mis en place par les autorités depuis quelques mois, avec la possibilité d’avoir le courant seulement la nuit, ne doit plus continuer, indique Ibrahima Camara. Lui aussi regrette que la solution censée venir du bateau flottant soit encore sans effet, «depuis le 10 août, on nous dit que le courant allait revenir, mais on ne voit rien venir.»

Aujourd’hui, nombreux sont les Guinéens qui invitent les autorités à trouver des solutions pérennes, «il faut relancer les barrages, car ces bateaux flottants qui viennent et repartent ne sont pas la solution», recommande Francis Doré.

L’explosion à Conakry, en décembre 2023, du plus important dépôt d’hydrocarbures du pays a aggravé le déficit énergétique et avait entraîné la perte d’une centrale thermique à Coronthie.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 26/08/2024 à 13h26