«Le nouveau gouvernement ambitionne d’imposer la loi et affirme que certaines personnes résident à la cité Fayçal de manière illégale grâce à des privilèges indument obtenus. En conséquence, chacun devra rendre des comptes. L’État ne fera pas preuve de laxisme, tout sera clarifié, et les personnes en situation irrégulière devront se conformer à la loi», témoigne avec assurance Ousseynou Anne, résidant à la paisible cité Fayçal, bordée par la mer où villas modernes et constructions au style ancien donnent à l’ensemble un cachet particulièrement recherché. Mais les résidants devront vider les lieux avant août prochain.
Pour comprendre cet imbroglio, un flash back s’impose. «A la base, les logements de la Cité Fayçal ont été construits pour accueillir les délégations du Sommet de l’OCI. Seulement, avec le choix porté sur l’hôtel Méridien, la cité a été vendue par l’État du Sénégal du temps de Abdou Diouf. Elle logeait alors de hautes personnalités de l’État. Avec la venue du régime d’Abdoulaye Wade, l’idée de la vente de ces maisons à ces fonctionnaires avait émergé. Mais avec les lenteurs administratives, il a été [finalement] décidé de signer à ces hauts fonctionnaires des baux emphytéotiques de 99 ans» relatent différentes sources médiatiques. Selon ces dernières, les habitants, constitués en association, ont adressé un courrier au chef de l’Etat lui demandant son arbitrage.
En attendant, El Hadji Cissé estime que l’État doit aller au bout de sa logique, et ce, bien au-delà de la cité Fayçal. «Toutes les zones concernées doivent être traitées de la même manière. Le bien commun ne doit en aucun cas être attribué à des tiers par privilège».
Toutefois, pour Ousseynou Anne, une fois la situation régularisée, un compromis devrait être envisagé «l’État pourrait faire preuve d’indulgence. Une solution à l’amiable pourrait être trouvée sans conflit, car ceux qui habitent ici sont des Sénégalais et peuvent s’arranger avec les autorités».
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Si les propriétaires concernés par ce litige ont préféré garder le silence, ils ont néanmoins présenté des documents attestant de leur droit de propriété. Des documents qui, s’ils sont conformes à la loi, devront être validés par les tribunaux, selon El Hadji Cissé.
À la cité Fayçal, l’incertitude plane encore. Entre volonté de transparence de l’État et revendications des propriétaires, la justice devra trancher pour mettre un terme à ce dossier qui agite la commune.