«Notre serveur de messagerie a planté ce week-end en raison du volume considérable de demandes», a expliqué à l’AFP Neil Diamond, évaluant à 17.500 le nombre d’«emails, messages et appels».
«Nous avons depuis mis en place une plateforme en ligne sur notre site», a-t-il développé. «En moins de 24 heures, nous avons déjà eu 5.000 personnes inscrites.»
Dans un décret présidentiel signé vendredi, Donald Trump, en plus de couper toute aide à l’Afrique du Sud, a décidé que «les États-Unis encourageront la réinstallation des réfugiés afrikaners», à savoir les descendants des colons européens, «fuyant la discrimination raciale encouragée par le gouvernement», selon lui.
Washington dénonce en particulier la «confiscation raciale et discriminatoire de terres», permise d’après la Maison Blanche, par une loi sur l’expropriation promulguée le mois dernier. Ce que le chef du deuxième parti du pays, libéral et de centre droit, a réfuté: «Il n’est pas vrai que la loi permette à l’État de saisir des terres de manière arbitraire».
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Si Neil Diamond souligne l’existence de «doublons» parmi les demandes d’information sur la procédure d’asile, le «grand volume de personnes intéressées par cette opportunité est alarmant», selon lui.
Toutefois un effet d’aubaine, créé par le décret de Donald Trump, n’est pas à exclure: «Ce n’est pas facile pour un Sud-Africain d’émigrer et surtout vers les États-Unis», rappelle le président de la Chambre de commerce.
«Il y aura une bonne partie d’employés qualifiés» parmi les candidats au départ, craint-il, et cela «créera certainement une pénurie de main-d’œuvre qualifiée» en Afrique du Sud, d’après lui.
Une loi sur l’expropriation promulguée en janvier par le président Cyril Ramaphosa a enflammé les relations avec les Etats-Unis, où le natif de Pretoria Elon Musk figure dans le premier cercle de Donald Trump.
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Elle prévoit notamment une expropriation «sans compensation» dans certaines circonstances et si cela est «juste et équitable».
Le texte alimente les peurs de propriétaires terriens, notamment blancs, craignant des expropriations massives comme au Zimbabwe au tournant des années 2000.
La minorité blanche représente un peu plus de 7% de la population mais possédait, en 2017, 72% des terres agricoles selon des chiffres du gouvernement, héritage d’une politique d’expropriation de la population noire pendant la colonisation puis l’apartheid.