Ces islamistes sont des partisans de la dictature islamo-militaire d’Omar el-Béchir déchu en 2019 sous la pression de la rue et de l’armée. Ils ont toujours dénoncé l’ONU et aujourd’hui il semble que le torchon brûle également avec le général Abdel Fattah al-Burhane, le chef de l’armée auteur du putsch d’octobre 2021.
Les manifestants ont dénoncé le seul plan de sortie de crise jusqu’ici apparemment envisagé par des civils et militaires -une proposition de Constitution élaborée par l’association prodémocratie du barreau soudanais appelant à un gouvernement civil.
«On manifeste contre l’ingérence étrangère dans notre pays, on n’acceptera pas la Constitution laïque du barreau soudanais», a lancé à l’AFP Ahmed Abderrahmane, un manifestant.
Autour de lui, des pancartes ont proclamé «Non aux ingérences étrangères» et «Volker dégage», en référence à l’émissaire de l’ONU à Khartoum Volker Perthes.
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Ce dernier a appelé il y a une semaine les islamistes et le parti du dictateur déchu à «ne pas s’approcher de l’armée».
Les prodémocratie disent depuis un an redouter un retour à l’ancien régime de Béchir, aujourd’hui en prison. Ils en veulent pour preuve le fait que de nombreux islamistes ont retrouvé leurs postes au sein du pouvoir.
Les médiations internationales lancées depuis un an échoppent notamment sur ce point: les civils limogés lors du putsch affirment qu’ils ne reviendront à la table des négociations que si l’armée accepte l’idée de se retirer du pouvoir selon un calendrier précis et si les responsables de l’ex-régime sont définitivement écartés et jugés.
Depuis le coup d’Etat, le Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde, ne cesse de s’enfoncer dans la crise politique et économique.