Son parti, le Rassemblement populaire pour le Progrès (RPP), l’a désigné candidat samedi lors d’un congrès dans la capitale de cet Etat peu peuplé de la Corne de l’Afrique et «le président Guelleh a accepté cette nomination avec gratitude, réaffirmant son engagement en faveur de l’unité, de la stabilité et du développement dans un contexte mondial difficile», selon ce communiqué.
Cette candidature d’Ismaël Omar Guelleh, dit «IOG», 77 ans, n’est pas une surprise: elle intervient moins d’une semaine après le vote du Parlement supprimant la disposition de la Constitution fixant à 75 ans l’âge limite pour être candidat à la présidentielle.
En 2010, la Constitution avait déjà été modifiée pour supprimer la limite de deux mandats.
Pays tenu d’une main de fer, Djibouti occupe une position géographique stratégique, bordant face au Yémen le détroit de Bab-el-Mandeb qui donne accès à la mer Rouge depuis le golfe d’Aden et par lequel transite une grande part du commerce mondial, entre Asie et Occident.
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Ancienne colonie française jusqu’à son indépendance en 1977, Djibouti est un Etat stable en plein cœur d’une région troublée et suscite l’intérêt des grandes puissances. Pays parmi les moins peuplés du continent avec environ un million d’habitants, il accueille notamment des bases militaires américaine, française, chinoise et japonaise.
Grandissime favori
«IOG» fait d’ores et déjà figure de grandissime favori. Lors de la dernière présidentielle, en avril 2021, il avait été réélu avec plus de 97% des voix. Sa coalition politique, l’Union pour la majorité présidentielle (UMP), est hégémonique au Parlement.
Le pays est régulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits humains pour sa répression des voix dissidentes. Djibouti pointe au 168e rang sur 180 dans le classement sur la liberté de la presse établi en 2025 par Reporters sans frontières (RSF), l’ONG affirmant que «le paysage médiatique est complètement verrouillé et se limite presque exclusivement aux médias d’Etat».
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En juin 2022, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) avait affirmé que les élections «ne sont pas libres à Djibouti».
Ismaël Omar Guelleh avait succédé en 1999 à Hassan Gouled Aptidon, père de l’indépendance de Djibouti, après avoir été pendant 22 ans son chef de cabinet.
Il avait laissé ouverte la porte à un sixième mandat de cinq ans lors d’un entretien accordé en mai au magazine Jeune Afrique. «Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’aime trop mon pays pour l’embarquer dans une aventure irresponsable et être la cause de divisions», avait-il simplement indiqué, interrogé sur une éventuelle nouvelle candidature.
Il avait également réagi sur les rumeurs persistantes sur son état de santé, affirmant «sans doute» devoir «perdre quelques kilos». «Pour le reste, tout est nickel», avait-il assuré.




