Le 25 octobre, les Ivoiriens se rendaient dans les urnes pour élire leur nouveau président de la République. Les bureaux de vote ont ouvert peu après 8 heures et fermé à 18 heures.
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Dans les centres de vote où notre équipe s’est rendue dès l’ouverture officielle, le constat était unanime: le scrutin s’est déroulé dans une accalmie totale, de Yopougon à Cocody. Les premiers électeurs se sont présentés, munis de leur carte, dans la quiétude et animés par le sens du devoir citoyen, soulignant l’importance capitale de leur vote.
«C’est un moment important pour notre pays. Voter, c’est participer à son avenir. Il n’est pas bon de rester chez soi pour toujours critiquer. Il faut se rendre dans les urnes pour exercer son droit citoyen afin d’élire celui qu’on veut porter au pouvoir et espérer un changement dans le pays», confie Ange Cénico, un électeur.
Attente calme sans bousculade, les sourires parfois discrets, mais l’espoir bien visible sur les visages. «Quand nous sommes arrivés ici ce matin aux environs de 7 heures 30, pour procéder à l’ouverture des portes du centre et des bureaux de vote, il y avait déjà des électeurs qui attendaient tranquillement dehors, patients de pouvoir remplir leur devoir», indique Ibrahim Bado, responsable de bureau dans un centre de vote à Yopougon. «Pour l’instant, l’ambiance générale est calme, sans signalement d’incidents ni d’actes de vandalisme. Seule une timidité notable des électeurs est à déplorer, ceux-ci se présentant au compte-gouttes. Les responsables espèrent toutefois une affluence massive d’ici la clôture du scrutin.»
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Les attentes des Ivoiriens vis-à-vis du futur président sont multiples et centrées sur l’amélioration du quotidien et la stabilité. La population aspire à un dirigeant capable de renforcer la cohésion nationale, de lutter contre le chômage, d’améliorer les conditions de vie et de poursuivre la modernisation du pays. Christian Tahi, un électeur, résume ce sentiment: «Nous attendons... le travail. Il n’est pas normal que les Ivoiriens se lèvent pour aller voter et en retour ils récoltent la souffrance, les pleurs. Nous voulons que tout se passe bien, sans tension, et que chacun respecte le résultat.»
Et Bamba Maméri de renchérir, «notre souhait est que le président soit celui de tous les Ivoiriens sans distinction aucune, du nord au sud en passant par le centre, l’est et l’ouest, Et qu’il fasse en sorte que chaque Ivoirien, à quelque niveau qu’il soit, profite de la richesse du pays».
Tous exhortent à la paix, condition essentielle au développement du pays. Cette élection, considérée comme une étape cruciale pour la consolidation de la paix et de la démocratie en Côte d’Ivoire, représente bien plus qu’un simple rendez-vous électoral. Pour beaucoup, il s’agit d’un test de maturité nationale, une preuve que le pays a appris des expériences passées et aspire désormais à des joutes électorales apaisées.
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Dans les rues de la capitale, les discussions restent mesurées, empreintes de prudence et d’espoir. Les appels au calme et à la discipline, lancés depuis plusieurs jours, restent le leitmotiv.
«Beaucoup a été accompli, mais il reste énormément à faire. Nous, les femmes, souhaitons devenir autonomes ; pour cela, il est impératif de tourner la page des violences électorales et que chacun accepte le verdict des urnes. La Côte d’Ivoire doit avancer, quel que soit le vainqueur», insiste Aminata Cissé, chef d’entreprise.
Notons que le président sortant, Alassane Ouattara, brigue un quatrième mandat face à l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, l’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou.
La Côte d’Ivoire s’apprête à écrire une nouvelle une page de son histoire. Alors que tous les regards se tournent vers la Commission électorale indépendante (CEI), seule habilitée à proclamer les résultats provisoires, les populations, elles, appellent à la retenue, à la transparence et à la responsabilité de tous les acteurs.
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Cette journée électorale, marquée par la sagesse des électeurs, confirme la volonté du peuple ivoirien de bâtir, par le biais du vote, l’avenir auquel il aspire.




