Ces nouveaux combats dans le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique interviennent neuf mois à peine après la fin d’un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré, qui a aussi impliqué des combattants de l’Amhara.
A Lalibela, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco pour ses églises taillées dans le roc, la milice locale Fona a pris le contrôle de la ville et de son aéroport en début de semaine.
Les magasins y sont ouverts samedi mais les rues en grande partie désertes, a témoigné à l’AFP Aneley, un habitant. «Lalibela est calme, pas de combats… mais le gens ne se déplacent plus comme avant», a-t-il ajouté, en évoquant aussi des pannes intermittentes d’électricité et d’Internet.
La société de sécurité Web Cloudflare a déclaré à l’AFP avoir constaté une chute du trafic internet en région Amhara «vers 18H00 GMT mercredi».
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L’ambiance est également tendue dans les villes de Gondar et Dessie, ont indiqué des habitants à l’AFP.
«Les choses semblent calmes mais il n’y a pas d’activité... Presque tous les magasins, les cafés sont fermés», a affirmé de Gondar Simachew, un conducteur de tuk-tuk qui a été témoin de combats jeudi, avant que les troupes fédérales ne se retirent dans la périphérie de la ville.
«Les gens restent chez eux», a-t-il ajouté, les combattants de Fano bloquant les routes aux entrées et sorties de la ville.
Il n’y a «pas de combats ici» à Dessie, les membres de Fano contrôlant la ville, a de son côté déclaré à l’AFP Amir, un homme d’affaires. «Les marchés et les magasins sont ouverts mais les gens ici sont sur le qui-vive», a-t-il ajouté.
Ces dernières semaines, des affrontements entre l’armée et des combattants de la milice nationaliste amhara Fano sont allés croissant.
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Les forces amhara ont été des alliés capitaux du gouvernement fédéral durant la guerre qu’il a menée contre les autorités dissidentes de la région du Tigré, voisine de l’Amhara, entre novembre 2020 et novembre 2022.
Mais des tensions ont émergé en avril après que le Premier ministre a annoncé vouloir démanteler les «forces spéciales», des unités paramilitaires créées par de nombreux États régionaux depuis une quinzaine d’années. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région.
Les États-Unis ont exprimé «leur inquiétude» des violences. La Grande-Bretagne et l’Espagne ont recommandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans la région.