Expulsion de migrants par les USA: l’Eswatini confirme avoir reçu 5,1 millions de dollars

Début des expulsions de migrants par les Etats-Unis. 41.886 Africains figurent sur la liste du Service de l’Immigration et des Douanes des États-Unis comprenant 1 445 594 migrants à expulser.

Le 17/11/2025 à 19h48

Le gourvernement d’Eswatini a confirmé lundi pour la première fois avoir reçu 5,1 millions de dollars des Etats-Unis en échange de l’accueil d’un total, à terme, de 160 personnes jugées indésirables par l’administration américaine.

Le petit royaume enclavé d’Afrique australe a depuis mi-juillet reçu et incarcéré 15 hommes expulsés par Washington, au même titre qu’au moins cinq autres pays africains.

Ces transferts de migrants vers des pays tiers, aux termes d’accords souvent tenus secrets, relèvent du trafic d’être humains selon des groupes de défense des droits humains.

Interrogé par des députés lundi sur la teneur de l’accord conclu avec les Etats-Unis, le ministre des Finances Neal Rijkenberg a admis que le gouvernement avait bien reçu 5,1 millions de dollars (4,3 millions d’euros), une somme conforme à un texte d’accord divulgué par l’ONG Human Rights Watch (HRW) et des médias.

«On nous a dit que c’était pour les expulsés des États-Unis après que nous ayons enquêté», a-t-il déclaré, ajoutant que son ministère avait été tenu écarté tout au long du processus.

On ignore en l’état l’identité des signataires pour les gouvernements respectifs.

Un premier groupe de cinq migrants avait été envoyé des Etats-Unis en Eswatini mi-juillet. L’un d’eux a regagné son pays, la Jamaïque, courant septembre.

Lors de leur expulsion, les Etats-Unis ont affirmé qu’il s’agissait d’«étrangers criminels», condamnés notamment pour meurtre ou viol sur mineur. Leurs avocats ont affirmé à l’AFP qu’ils avaient purgé leur peine depuis longtemps au moment de leur arrestation aux Etats-Unis par la police de l’immigration (ICE).

Le deuxième groupe de 10 hommes a atterri début octobre, également par avion militaire.

Parmi les 14 hommes encore détenus en Eswatini figurent un Cubain, un Yéménite, un Laotien, au moins quatre Vietnamiens, un Philippin et un Cambodgien.

Ils sont tous détenus dans le centre correctionnel de Matsapha, près de la capitale Mbabane, connu pour détenir les prisonniers politiques.

Selon l’accord divulgué par HRW, les 5,1 millions de dollars étaient destinés à «renforcer les capacités de gestion des frontières et des migrations» du pays.

Mais selon le ministre des Finances, l’argent a été versé sur le compte de l’agence nationale de gestion des catastrophes (NDMA).

«La NDMA n’est pas autorisée à dépenser de l’argent qui ne lui pas été attribué», a-t-il déclaré.

L’Eswatini, anciennement Swaziland, est dirigé depuis 1986 par le roi Mswati III. Ce dernier, qui affiche un train de vie fastueux, nomme le Premier ministre, le cabinet, les juges, et les actes du Parlement n’ont force de loi qu’une fois signés par le roi.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/11/2025 à 19h48