«Nous sommes satisfaits que le projet de loi ait été adopté par le Parlement britannique», a déclaré Yolande Makolo dans un communiqué transmis à l’AFP, ajoutant que les autorités étaient «impatientes d’accueillir les personnes relocalisées au Rwanda».
Ce texte est critiqué par des ONG et des institutions de protection des droits humains.
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, et son homologue en charge des réfugiés, Filippo Grandi, ont appelé mardi matin le gouvernement britannique à «reconsidérer son plan» et «à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l’homme».
Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur au pouvoir et présenté comme une mesure-phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile - d’où qu’ils viennent - entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.
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Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le texte voté dans la nuit de lundi à mardi visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé le projet initial illégal en novembre dernier.
Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Or si le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, son président Paul Kagame, l’homme fort de ce pays de la région des Grands lacs depuis 1994, est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
«Nous avons travaillé dur au cours des 30 dernières années pour faire du Rwanda un pays sûr et sécurisé tant pour les Rwandais que pour les non-Rwandais», a de son côté assuré Mme. Makolo.
Après avoir atteint un record en 2022 (45.000), puis baissé en 2023 (près de 30.000), le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune a augmenté de plus de 20% depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier.