Le 30 août, l’armée a renversé Ali Bongo, au pouvoir depuis sa première élection en 2009, quelques instants après qu’il a été proclamé réélu au terme d’une élection jugée frauduleuse par les militaires et l’opposition.
Le général Brice Oligui Nguema, proclamé président de la transition, a aussitôt promis de rendre le pouvoir aux civils par des élections au terme d’une période dont il n’a pas annoncé la durée.
De retour de l’ONU où il a décrit le coup d’Etat du 30 août comme «un moindre mal» pour éviter un «embrasement» face à «un énième hold-up électoral», le chef du gouvernement de la transition, Raymond Ndong Sima, a annoncé mercredi à Libreville le lancement d’un «appel à contributions» la semaine prochaine auprès de «toutes les catégories» de la population, prélude à l’organisation d’un «dialogue national» qu’il souhaite voir se tenir «entre avril et juin».
Jeunes, seniors, secteur public, secteur privé, «tout le monde a quelque chose à dire», notamment à propos de la refonte du système politique et des institutions, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse, estimant qu’il faudra «donner entre 45 et 60 jours pour que les gens écrivent un papier sérieux».
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Ces contributions aboutiront à la production d’une «synthèse» qui sera la «base de travail» d’un dialogue national, a indiqué M. Ndong Sima.
Ensuite, «il faudra une assemblée constituante chargée de rédiger un projet de Constitution et qui traduira en texte constitutionnel l’ensemble des points discutés lors du dialogue», a précisé M. Ndong Sima, joint par l’AFP.
Concernant la première phase du recueil des contributions, il n’a pas donné de calendrier précis, mais espère proposer un document de synthèse «fin janvier».
«Si j’ai 50 contributions on peut faire la synthèse en 30 jours maximum, s’il y en a 500, je suis désolé, ça me prendra un peu plus de temps», a-t-il déclaré, renvoyant au «dialogue national» le soin de fixer le calendrier de la transition, mais s’engageant à «communiquer sur le volume de contributions reçues».
«Mon intérêt n’est pas qu’on perde du temps», et «nous ne pouvons pas nous éterniser dans une période de transition sous commandement militaire», a-t-il affirmé.