Suite à l’annonce du glissement du calendrier électoral par le Premier ministre Bah Oury, qui considère que la transition ira au-delà de décembre 2024, une date convenue avec la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), une union dite «sacrée» formée des principaux partis de l’opposition fait dire a Amadou Dioulde Diallo, analyste politique, que tous les ingrédients sont réunis pour que la situation explose.
«Cette union exige du Comité national du rassemblement pour le développement (Cnrd) le respect du chronogramme de la transition pour un retour à l’ordre constitutionnel avant la fin de la transition. Cette revendication peut être réclamée par le recours aux moyens légaux, y compris les manifestations, pour contraindre le Cnrd à aller vers l’organisation des élections. A défaut, ces acteurs menacent de demander le départ de la junte du pouvoir, une étape qui sera suivie de la mise en place d’une transition capable d’organiser des élections dans un délai raisonnable».
Lire aussi : Guinée: des délégations non élues en lieu et place des conseillers communaux, la pilule qui ne passe pas
Toutefois, tous les partis politiques ne sont pas prêts pour le bras de fer avec la junte militaire. Le mardi 23 avril, l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré a fait une déclaration pour indiquer qu’il ne souhaitait pas aller en guerre contre le pouvoir de Conakry. Fodé Baldé, le responsable communication du parti dit ne pas voir «l’intérêt de créer une nouvelle coalition. Je pense qu’une déclaration a été produite et nous en apprécions la teneur. Mais encore une fois, nous sommes de ceux qui estiment qu’une lutte ne se gagne qu’avec des personnes à la probité morale irréprochable».
Aujourd’hui, confie Amadou Diouldé Diallo, «rien ne garantit l’organisation des élections dans ces conditions. A moins qu’on ne veuille organiser une élection bâclée. A mon avis, on ne peut pas organiser une élection sans fichier électoral, sans Constitution, dans ce bras de fer entre pouvoir et opposition».