Amadou Oury Bah a affirmé la nécessité d’établir au préalable un fichier électoral «incontestable» alors qu’il a été source de querelles par le passé, et d’organiser un référendum constitutionnel avant fin 2024, comme le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, s’y est engagé selon lui.
Après le référendum, «tout le reste pourra se faire de manière concertée, parce que les conditionnalités les plus difficiles seront à partir de ce moment-là derrière nous», a-t-il dit à Radio France Internationale.
Mais il s’est gardé à plusieurs reprises de garantir catégoriquement que des élections auraient lieu en 2025.
Amadou Oury Bah est quasiment le seul à s’exprimer sur de telles questions, sur lesquelles la junte au pouvoir depuis le putsch de 2021 garde le silence.
C’est lui qui avait reconnu mi-mars que les militaires ne tiendraient pas l’engagement pris sous la pression internationale de céder leur place à des civils avant fin 2024, et qu’ils devraient rester à la tête du pays au moins jusqu’en 2025.
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Il s’est dit opposé à une levée de l’interdiction de six radios et télévision, dernier tour de vis imposé aux médias par la junte en mai.
«Je ne suis pas pour le moment disposé à m’engager dans cette voie», a-t-il déclaré alors que la censure de ces médias particulièrement suivis a suscité une levée de boucliers.
Le chef du gouvernement mis en place par la junte s’est aussi prononcé sur les tensions entre la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et les pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), Mali, Burkina Faso et Niger. Ces trois pays sont également dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat et ont annoncé en janvier leur retrait de la Cedeao, dont fait aussi partie la Guinée.
«L’existence de l’AES et son intégration dans la Cedeao ne sont pas du tout contradictoires, et voire même, ils peuvent être complémentaires», a estimé Amadou Oury Bah.