La salle qui abrite le lancement de la Convergence Républicaine, mouvement fédérant partis et associations acquis à la cause du Général Mamadi Doumbouya, vibrait avant même le début des discours. Flashs, stories, directs Facebook: l’ambiance était électrique ce soir là à Conakry.
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Au premier rang de cette effervescence numérique, deux figures désormais incontournables de la sphère politique en ligne, Yomba et Tiranké Donzo. Suivis par des milliers d’abonnés, ils incarnent cette nouvelle génération d’influenceurs politiques.
Le général Mamadi Doumbouya, est officiellement entré dans la course à la présidentielle du 28 décembre après avoir déposé auprès de la Cour suprême son dossier de candidature à ce scrutin qui doit permettre de rétablir l’ordre constitutionnel après un coup d’Etat en 2021.
Pour Ibrahima Koné, responsable de la communication de la Convergence Républicaine, cette stratégie est une évidence «il faut s’inscrire dans ce qui marche. Aujourd’hui, les anciennes méthodes de communication sont dépassées. Il y a la révolution du numérique. Et cette révolution, c’est de savoir suivre, de savoir s’adapter. Ces nouvelles pratiques bousculent les lignes, et nous devons les adopter pour que notre candidat puisse gagner des points».
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Fraîchement nommée responsable des créateurs de contenus au sein de la structure, Tiranké Donzo, alias Barakatigui, revendique son militantisme politique en ligne. Pour elle, l’influence est une arme douce mais puissante: celle de la persuasion par l’image. «Je suis une blogueuse politique, je ne parle que de politique sur ma page. Mes followers me disent qu’ils sont fiers de moi, fiers de soutenir le Général Mamadi Doumbouya, le bâtisseur, l’aimé de la République de Guinée. Bien sûr, il y a des critiques. Tout le monde ne partage pas ma vision ni mon choix. Cela nous pousse à mieux apprendre et à mieux défendre notre président».
Autour d’elle, une dizaine de jeunes s’activent, certains montent des vidéos sur place, d’autres publient des extraits de discours en direct. Tout est calculé, les angles de vue, les mots-clés, les émotions à susciter. Ibrahima Koné poursuit «ce sont des gens très suivis. Quand vous regardez madame Donzo avec plus de 1.300 abonnés, ou Yomba avec près de 80.000, parfois plus que certaines chaînes locales. Dans d’autres pays, cette stratégie a fait ses preuves. Nous allons la tester, et peut-être que cela marchera aussi pour nous».
Entre conviction et stratégie, ces créateurs de contenus deviennent les nouveaux acteurs centraux de la campagne à venir. Les smartphones remplacent les tracts, les stories les affiches. Leur mission est transformer chaque clic en adhésion, chaque vidéo en promesse de victoire. Une révolution douce, portée par une génération connectée qui veut, à sa manière, écrire la suite du récit national.




