Amadou Oury Bah, nommé par les militaires à son poste fin février, a invoqué dans un entretien avec la radio française RFI diffusé mardi la crise économique à laquelle le pays est en proie, la nécessité d’apaiser les tensions politiques et sociales actuelles et la volonté de mener un référendum constitutionnel d’ici à la fin de l’année.
«Il y a beaucoup de contingences», a-t-il dit. «Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan économique, sur le plan financier, nous devons travailler à une stabilisation, à une décrispation politique pour avoir la possibilité d’examiner et de faire les étapes du chronogramme (calendrier) dans une relative sérénité», a-t-il dit.
«Donc l’objectif, c’est de finir cela et je pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus», a-t-il dit.
Les militaires qui ont renversé le président civil Alpha Condé en septembre 2021 se sont engagés auprès de la Communauté des Etats ouest-africains (Cedeao), sous la pression de celle-ci, à rendre le pouvoir à des civils élus d’ici à fin 2024 à l’issue d’une période dite de «transition».
Cette période est nécessaire selon eux pour mener à bien de profondes réformes et mettre fin à des décennies d’instabilité dans ce pays longtemps dirigé par des régimes autoritaires.
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Le Premier ministre a reconnu «quelques retards» dans la mise en oeuvre du calendrier.
Les autorités doivent encore mener à bien le recensement et l’établissement d’un fichier électoral, a-t-il dit. «D’ici la fin de l’année, il faut nécessairement que le référendum constitutionnel puisse être tenu; à partir de ce moment les autres processus électoraux vont être déclinés», a-t-il dit.
Il a contesté que les militaires conduits par le général Mamadi Doumbouya, qui s’est fait investir président, s’accrochent au pouvoir. «Le leadership à la tête de la Guinée veut que la Guinée redevienne un pays normal», a-t-il dit.
La Guinée est l’un des pays d’Afrique de l’Ouest où les militaires se sont emparés du pouvoir par la force depuis 2020. Au Mali aussi, la junte a failli à son engagement auprès de la Cedeao à quitter la tête du pays début 2024.