Les militaires qui dirigent le pays depuis un putsch en septembre 2021 interdisent toute manifestation. Sous la pression de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ils se sont engagés à céder la place à des civils élus au terme d’une période transitoire de deux ans à partir de janvier 2023.
Une coalition de partis politiques, syndicats et organisations de la société civile critiques de la junte avait appelé à une «marche pacifique» jeudi pour réclamer l’arrêt des poursuites judiciaires, «fantaisistes» selon eux, contre les opposants, la levée de la suspension des manifestations et un cadre de dialogue inclusif et crédible avec la junte.
Trois dirigeants d’un collectif d’opposition sont emprisonnés et un certain nombre de personnalités politiques sont détenues, visées par des enquêtes judiciaires ou en exil.
«Les Forces vives de Guinée (FVG) ont décidé de reporter la manifestation pacifique prévue initialement le 9 mars 2023 (à Conakry et dans sa périphérie) au mercredi 15 mars 2023b», indique un communiqué transmis à l’AFP.
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La coalition dit que ce report «a pour objectif de donner toutes les chances de réussite aux démarches menées par l’équipe du ministre secrétaire général des Affaires religieuses et l’imam de la Grande mosquée de Conakry pour la satisfaction des revendications légitimes des FVG», ajoute le communiqué.
Le ministre secrétaire général des Affaires religieuses, un influent membre du gouvernement, a en charge les dossiers liés au culte en Guinée, pays à 85% musulman et 15% chrétien et animiste. L’imam de la Grande mosquée est une personnalité écoutée dans le pays.
Une précédente manifestation avec les mêmes mots d’ordre mi-février avait entraîné des affrontements entre les forces de sécurité et des groupes de jeunes, faisant trois morts. La junte avait ensuite menacé d’interdire les principaux partis politiques, déjà quasiment réduits à l’inaction.