La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso entretiennent des relations très tendues depuis la prise de pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’État en septembre 2022.
Détenu à l’Ecole de Gendarmerie à Abidjan, Alain Christophe Traoré, 44 ans, «s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet», a affirmé dimanche le procureur de la République de Côte d’Ivoire Oumar Braman Koné, précisant qu’une enquête est en cours pour comprendre les «circonstances» du décès.
M. Traoré a été retrouvé mort jeudi.
Interpellé le 10 janvier à Abidjan, Alino Faso était notamment poursuivi pour «intelligence avec des agents d’un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels».
«Nous exigeons que toute la lumière soit faite sur ce drame», a réagi lundi dans un communiqué le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, lors d’une convocation de la chargée d’Affaires de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Ouagadougou.
Lire aussi : Un influenceur burkinabè, détenu à Abidjan, retrouvé «pendu»
«Etant donné qu’il a été déchu de la nationalité ivoirienne, il reste un Burkinabè et nous voulons recevoir le corps de notre compatriote ici au Burkina Faso», a-t-il ajouté.
Le ministre Traoré a également exprimé son «indignation» et sa «désapprobation», car «ni les représentations diplomatiques du Burkina Faso en Côte d’Ivoire (...), ni le ministère en charge des Affaires étrangères à Ouagadougou, n’ont été officiellement notifiés sur la survenue de ce drame», a-t-il dit.
Selon lui, «c’est 72 heures après le drame que la nouvelle a été diffusée à travers un communiqué lapidaire».
«Il y a beaucoup de mépris, un manque d’égard et de courtoisie pour les autorités et le peuple burkinabè» et «encore plus pour la famille du défunt qui découvre une nouvelle aussi douloureuse sur les réseaux sociaux», a déclaré Karamoko Jean-Marie Traoré.
Une source sécuritaire avait déclaré à l’AFP en janvier qu’Alino Faso était suspecté d’avoir des liens étroits avec les «Bataillons d’intervention rapide de la communication» (BIR-C), un groupe de cyberactivistes burkinabè très influents sur les réseaux sociaux.
Alino Faso s’était installé en 2021 avec sa famille à Abidjan où il avait ouvert un restaurant, mais séjournait régulièrement au Burkina Faso.