Cette décision intervient moins d’une semaine après que des médias locaux ont rapporté des soupçons de tentative de coup d’Etat avorté visant à renverser le président Bola Tinubu, des informations que le gouvernement et l’armée ont formellement démenties.
«J’ai approuvé des changements au sein de la hiérarchie de nos forces armées afin de renforcer davantage l’architecture de la sécurité nationale du Nigeria», a déclaré le président Bola Tinubu dans un communiqué.
Un haut responsable de l’administration a déclaré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat: «Normalement, lorsque ce genre de chose se produit, cela signifie qu’il y a une faille dans le renseignement. Aucun dirigeant n’accepterait cela».
Le chef des services de renseignement n’a toutefois pas été remplacé.
Le général Olufemi Oluyede, originaire du sud-ouest du Nigeria, la région natale du président Tinubu, a été nommé chef d’état-major de la Défense en remplacement du général Musa.
Le général Christopher Musa, nommé chef d’état-major de la Défense en 2023, a supervisé plusieurs sommets de haut niveau à Abuja, la capitale, rassemblant des responsables de la défense d’Afrique de l’Ouest et du continent.
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Mais depuis seize ans, le Nigeria est confronté à une insurrection jihadiste persistante dans le nord-est du pays, menée par Boko Haram et sa branche dissidente, l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Si la violence a diminué par rapport à son pic d’il y a dix ans, le conflit continue de faire rage dans les zones rurales de cette région, et des experts ont mis en garde contre une recrudescence des attaques jihadistes cette année.
L’armée nigériane est mobilisée sur plusieurs fronts, combattant également des bandes armées, appelées «bandits», dans le nord-ouest, ainsi que des groupes séparatistes dans le sud-est.
«Les changements à la tête de l’armée constituent une procédure normale et régulière au Nigeria», a souligné à l’AFP Confidence MacHarry, analyste en sécurité chez SBM Intelligence, un cabinet de conseil basé à Lagos.
Mais, dans le même temps, «l’armée n’a pas réussi à nier de manière convaincante» le présumé coup d’État, selon lui.
«Ce remaniement pourrait donc être un moyen de couper l’herbe sous le pied des comploteurs», qui se seraient plaints de la stagnation de leur carrière, «ou un moyen de punir les chefs militaires pour leur incapacité à améliorer la sécurité», a-t-il ajouté.
Le week-end dernier, les médias nigérians Sahara Reporters et Premium Times ont rapporté qu’au moins 16 officiers projetaient de renverser le président Tinubu.
L’armée a annoncé plus tôt ce mois-ci l’arrestation de 16 officiers pour des «problèmes de discipline».




