Après le départ des soldats français, le ton est donné pour que les Américains suivent. Suite à la dénonciation par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) du Niger des accords militaires avec les Etats-Unis, la société civile nigérienne est montée au créneau en organisant une première marche dans la capitale nigérienne pour exiger le départ des troupes américaines.
Et c’est une marée humaine qui a déferlé de la Place Toumo à la Place de la Concertation avec pour un seul mot d’ordre: «US go home».
Les soldats américains, comme l’ont demandé les plus hautes autorités du pays, doivent quitter notre territoire, a expliqué Mohamed Doro Sékou, président du Comité de Soutien à l’Alliance des Etats du Sahel pour une Conscience patriotique (COSAES/CP).
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«Nous avons besoin de notre liberté. Personne n’est en droit de choisir à notre place avec qui nous devons travailler, à qui faire appel pour nous prêter main forte. C’est ce qui motive notre marche», explique Salamatou Morou, une manifestante.
Cette marche populaire intervient au lendemain de l’arrivée d’équipements et d’instructeurs russes au Niger. A la question de savoir pourquoi chasser les armées occidentales du Niger et de l’autre côté dérouler le tapis rouge à l’armée russe, les organisateurs répondent: «les Russes sont plus honnêtes avec notre pays. Mais s’ils essayent d’emboiter le pas aux autres Occidentaux, eux aussi, on leur réservera le même sort», promet Boubacar Kimba Kollo, de la Convergence pour la Souveraineté Nationale (COSNA) Niger.
Les quelque 1.000 soldats américains présents au Niger sont engagés dans la lutte antijihadiste au Sahel et disposent d’une importante base de drones à Agadez (nord).
De telles manifestations avaient été également organisées pour exiger le départ des soldats français. Un départ acté le 31 décembre 2023. Environ 1.400 soldats et aviateurs français étaient déployés dans le pays pour lutter contre les jihadistes aux côtés des Nigériens, dont environ 1.000 à Niamey et 400 sur deux bases avancées dans l’ouest, à Ouallam et Tabarey-Barey, au cœur de la zone dite des «trois frontières» avec le Mali et le Burkina Faso.