Ces derniers mois, le président américain Donald Trump a amorcé un durcissement des conditions d’octroi de visas pour de nombreux pays, notamment africains, sur fond d’offensive anti-immigration de Washington.
«Chaque Burundais qui voyage porte en lui l’espoir de sa famille et de sa communauté. Le respect des règles de visa n’est pas seulement personnel, il est national», a justifié l’ambassade américaine au Burundi sur X.
«Malheureusement, en raison de violations répétées, les visas américains sont temporairement interdits aux Burundais», a-t-elle poursuivi. «Respectons les règles, car les actions d’une seule personne peuvent fermer les portes à toute une nation».
En juin, les ressortissants de 12 pays ont été interdits d’entrée sur le sol américain: le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale, l’Erythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan pour l’Afrique, en plus de viser l’Afghanistan, la Birmanie, Haïti, l’Iran et le Yémen.
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Les ressortissants du Burundi ont alors été visés par des restrictions dans la délivrance de visas - qui avaient été suspendus pour les étudiants et visites médicales -, tous comme six autres pays : la Sierra Leone et le Togo, Cuba, le Laos, le Turkménistan et le Venezuela.
L’exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très agressive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces et la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leurs visa.
D’après un rapport des autorités américaines publié en 2024, plus des 15% des Burundais dépassaient la durée de leur visa, contre 49% des Tchadiens et 0,15% des Japonais.
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Interrogée par l’AFP sur la dernière annonce américaine, une source gouvernementale burundaise a indiqué sous couvert d’anonymat que des discussions étaient en cours, et espéré que «ces mesures seront levées».
«Tout pourrait dépendre du comportement des ressortissants burundais à l’expiration de leurs visas. Plus ils restent sur le sol américain illégalement (...) plus ils freinent les chances de ceux qui avaient la même ambition de fouler la terre américaine», a-t-elle déclaré.
Le Burundi est le pays le plus pauvre du monde en termes de PIB par habitant, selon un classement de la Banque mondiale de 2023. 75% de ses près de 14 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.